PLOUGONVELIN Rachel Richterich
Le ciel est encore clair, l’air plutôt doux, malgré une légère brise. Aux dernières lueurs du jour, on se risque à déambuler entre les travées de pierre. Au milieu de l’ancienne nef, le phare de Saint-Mathieu jaillit. Comme un mât blanc dressé dans un océan d’ogives. Autour de lui s’enroulent des entrelacs et des contreforts.
Ce sont les vestiges de l’ancienne abbaye érigée aux 11e et 12e siècles, successivement restaurée et modifiée au rythme des guerres et de l’érosion. Il semblerait même qu’au 6e siècle déjà, un certain Tanguy serait venu s’installer là, au bout du monde, avec une petite communauté de pieux hommes, pour expier le meurtre de sa sœur. Mais les sources peinent à en attester avec certitude. Les ruines témoignent en revanche de la forte activité que les moines bénédictins du 12e siècle ont développée en ce lieu, devenu un centre et même l’un...