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Un vieux et beau rêve qui bouge encore

S'inspirant de faits réels, le cinéaste américain David O. Russel raconte la tentative de deux bras cassés désireux de retrouver gloire et respectabilité sur le ring de la vie. Rédemption et étouffoir familial constituent les deux thèmes d'un film conventionnel mais très attachant, qui a valu l'Oscar du meilleur second rôle à Christian Bale.

09 mars 2011, 11:46

Dans la vraie vie, Dick Eklund a bel et bien mis au tapis le mythique Sugar Ray Leonard, avant de sombrer dans une toxicomanie tenace. De même, il a contribué au titre de champion du monde de son demi-frère cadet Micky Ward…

La boxe n'a pas besoin du cinéma pour créer des légendes! Mais c'est sans doute pour cette raison que le septième art est monté plus d'une fois sur le ring, déléguant entre quatre cordes certains de ses champions de la mise en scène, à l'instar des Martin Scorsese, Raul Walsh, Luchino Visconti, John Huston et autre Robert Wise. Même s'il ne peut pas encore prétendre au titre, David O. Russel est déjà un cinéaste à suivre. Pour mémoire, «Les rois du désert» (2000) remontait avec insolence le moral de trois militaires frustrés par l'issue de la Guerre du Golfe. Resté inédit en Suisse, «J'adore Hucabees» (2003) est tout simplement l'une des comédies les plus originales de la décennie. Bref, O. Russel n'a pas à rougir de son palmarès! Tourné à Lowell, zone industrielle sinistrée historique sise dans le Massachusetts, sur les lieux mêmes des événements, son cinquième long métrage touille a priori les ingrédients classiques du film dit de boxe.

Boxeur résistant, à la carrière incertaine parce qu'il encaisse un peu trop bien les coups, Micky (Mark Wahlberg) est repris en main par son demi-frère Dick (Christian Bale), qui connut son heure de gloire sur le ring, avant de déchoir… Tout irait pour le mieux si ce «gagneur», qui provoque tous azimuts, n'entraînait pas derrière lui une famille encombrante, composée d'une mère pour le moins abusive et de sept sœurs très peu amènes.

Soucieux de prendre ses distances avec ce gynécée envahissant, qui lui veut à tout prix du bien, le pauvre Dick lui oppose sa nouvelle petite amie, Charlene (Amy Adams), un combat a priori inégal, bien que cette dernière ait un caractère bien trempé!

On l'aura compris, le meilleur du film réside dans cette description de cette famille, version infernale. Comme John Huston («Fat City», 1982) ou Visconti («Rocco et ses frères», 1954), Russel privilégie l'entourage et le milieu dans lesquels se débattent ses «combattants». Les séquences véritablement consacrées à la boxe sont hélas plus conventionnelles, et ne tardent pas à planer sur le ring le fantôme de l'inégalé «Raging Bull» (1980), biographie de Jack La Motta, filmée de façon inouïe par Scorsese, avec le concours hallucinant de Robert de Niro. Mais «Fighter» n'en reste pas moins attachant… /VAD


Réalisateur:
David O. Russell
Genre: drame
Durée: 1h50
Age: 14 ans
Avec: Mark Wahlberg, Christian Bale Melissa Leo
Cinémas: Apollo, Neuchâtel; Scala, La Chaux-de-Fonds

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