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Un nouveau pamphlet signé Michael Moore

Michael Moore n'est pas un documentariste. C'est un amoureux du pamphlet qui fait tout et n'importe quoi pour faire partager sa colère, y compris donner des informations exactes parfois bougrement inattendues.

27 nov. 2009, 10:43

Narcisse n'est pas loin quand Moore se met en scène sans être d'une fine élégance si tant est qu'un ours à gros sabots puisse l'être. Il peut exaspérer, mais aussi séduire par ses excès et sa mauvaise foi au service volontaire de la cause qu'il défend. Quand il enferme une banque dans ces rubans jaunes que la police déploie sur les lieux d'un crime pour empêcher que le public ne brouille les pistes, il est bien éloigné de l'informatif et en plein dans la mise en scène comme en fiction.

On peut lui en vouloir de s'en aller chercher un brin de certitude du côté de quelques hommes d'Eglise qui pensent que le Christ serait plutôt contre ce capitalisme brutal de l'industrie de l'argent s'il avait à se prononcer. Il y a ambiguïté quand Moore déclare qu'il devrait quitter les Etats-Unis, pays capitaliste invivable et injuste tout en confirmant qu'il y reste, avec un naïf espoir que les choses puissent changer. Bush reste un peu présent dans son film, Obama semble sur la bonne voie avec sa réforme de la santé (hors film)!

L'expulsion de sa maison quand on ne parvient plus à payer des traites a quelque chose de dramatique pour les victimes alors que la bulle immobilière en partie responsable de l'énorme crise récente éclate. Mais Moore ne fait pas un cours de haute finance. Il préparait «Capitalism» bien avant les événements de l'an dernier, s'il les pressentait.

Là où il devient solide, inquiétant même, c'est dans la description de quelques exemples de la «love story». De très grandes entreprises assurent leurs employés contre la mort. Comme l'échantillon est vaste, on peut prévoir avec une bonne précision un taux de mortalité. Le montant de ces assurances au décès entre dans le chiffre d'affaires des entreprises. Les survivants n'en profitent pas. Un bon placement, ces polices d'assurance vie, qui contribuent à renforcer le bénéfice. Moore est alors excellent informateur, même ricanant! Cet exemple et d'autres contribuent à rendre son film, conçu comme une fiction dont il est l'acteur, précieusement informatif. Mais il faut faire le tri…. /FYL

Neuchâtel, Apollo 3; 2h06

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