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Un homme tout doux et hors norme

Alain Morisod est ravi de son parcours. Il le raconte dans son autobiographie. Pour lui, «la vie, c'est comme une boîte de chocolat».

28 nov. 2009, 09:38

Il a le physique d'un gourmand et l'œil vif. Les douceurs, ça le connaît. La douceur aussi. Il accueille son interlocuteur avec générosité. Sur la table, son autobiographie, «La vie, c'est comme une boîte de chocolat». Un titre qui lui colle à la peau.

Enrobé comme un fondant, Alain Morisod affiche ses 60 ans avec fierté. Sa carrure aussi, il l'a apprivoisée avec le temps. «Je n'aime toujours pas mon image. Mais, maintenant, je m'affirme. Désolé les gars si j'ai 20 kilos de trop», lance-t-il en riant.

Et puis, le musicien a l'habitude d'être hors norme. A la naissance déjà, il n'était pas un bébé comme les autres, avec ses 5,550 kilos. Assez original pour marquer à jamais la sage-femme qui l'a mis au monde à Genève. «Je l'ai rencontrée cinquante ans plus tard à Sion. Et elle se souvenait de ma naissance!», raconte-t-il, les yeux brillants.

Pour lui, les rencontres sont primordiales. Il se souvient de presque tous les gens qui l'approchent. Et ne pourrait vivre sans amis. «Je suis très fidèle. Les gens qui m'entourent sont là depuis des années. Jean-Jacques (réd: le chanteur des Sweet People) par exemple, ça fait plus de trente ans. Et puis bien sûr, il y a Mady avec laquelle je vis une histoire d'amour depuis quarante ans.» Mady, son «port d'attache», comme il le dit joliment. Car Alain Morisod l'avoue, il n'est pas un ange. «Si je n'avais pas été avec Mady, j'aurais certainement eu un sacré parcours sentimental, car j'adore les femmes. J'ai eu une vie invraisemblable à ce niveau-là. Cela n'a pas été un long fleuve tranquille», raconte-t-il, l'œil pétillant. La mémoire semble ravivée.

Les souvenirs font partie intégrante de sa vie. S'il réfute le terme de passéiste, Alain Morisod reconnaît être nostalgique. Mais, une saine nostalgie. Il aime à se rappeler des moments forts de son parcours parsemé de rencontres. Comme lorsqu'il a été le pianiste de Fernand Raynaud. «Cela s'est fait très vite, sans que je m'en rende compte. Je ne pensais pas une minute à ce moment-là que je me retrouverais un jour sur le devant de la scène.»

Croyant dur comme fer à sa bonne étoile, Alain Morisod est heureux de ses choix. «Pour moi, la vie est comme une boîte de chocolat, car on ne sait pas si le chocolat qu'on choisit sera bon. Mais il faut choisir. Alors, peut-être que ce sera une erreur. A la fin, l'important est d'avoir fait plus de bons que de mauvais choix.» Et à 60 ans, le musicien tire un bilan positif de sa vie. «Je pense que j'ai fait plaisir à beaucoup de gens. Quand je vois les milliers de spectacles qu'on a faits, les 70 disques qu'on a enregistrés, les émissions de télé qu'on présente depuis douze ans, je me dis que les gens ont été sympas avec moi. J'ai oublié les quelques barjots qui ont traversé ma route.»

Derrière la carrure imposante d'Alain se cachent aussi certaines blessures. Comme celle d'être méprisé souvent par des «spécialistes» de la musique. Oh, l'artiste a encaissé. Sans larmes. «Je remonte le courant. Ma devise a toujours été: ils ne m'auront pas. Ils, ce sont tous les donneurs de leçons.» Pourtant, pas d'esprit de vengeance chez lui. Il est persuadé que la vie se charge de renvoyer l'ascenseur à l'expéditeur. Un jour ou l'autre. Du coup, il préfère diffuser des bons sentiments. L'effet boomerang est bien plus enveloppant. Comme lui. /CHS-Le Nouvelliste

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