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Un collectif d'artistes réinvente un parlement palestinien

17 sept. 2011, 12:07

Le Centre d'art Neuchâtel (CAN) accueille dès aujourd'hui deux expositions en prise directe avec l'actualité: une installation de Jérôme Leuba, artiste suisse vivant entre Genève et Berlin, et des œuvres du collectif Daar, basé à Bethlehem.

Dans ses champs de bataille, ses «Battlefield», Jérôme Leuba recourt à la photographie, à la vidéo, aux installations et performances en un jeu de détournement d'images, qui sont autant d'opérations de déstabilisation. Tel le quidam mis en scène au balcon d'une maison lors de l'Exposition suisse de sculptures de Bienne en 2009. Tableau banal si ce n'est que l'homme, qui faisait le pied de grue six jours sur sept, avait à ses côtés une arme à feu. Destiné à interpeller les passants, le gag - si l'on ose dire - amusa moyennement la police bernoise confrontée à une avalanche d'appels. Quant à savoir ce qui attend le public neuchâtelois? Surprise, surprise.

Les combats du collectif Daar se situent sur un plan à la fois esthétique, scientifique et politique. Formé aussi bien de chercheurs, d'architectes que de plasticiens, d'Israéliens, de Palestiniens que d'Européens, le groupe, créé par l'architecte Eyal Weizman, explore les questions de territorialité et d'espaces frontières à travers les enjeux architecturaux du conflit israélo-palestinien.

La force du symbole

Toute l'exposition du CAN tourne autour d'un bâtiment de Jérusalem construit dans l'euphorie des accords d'Oslo pour accueillir le Parlement palestinien, relique d'un chantier abandonné depuis.

Or, ironie d'un imbroglio politico-jurdique ubuesque, il se trouve que la frontière de la Ville sainte, contestée par les Palestiniens, traverse de part en part cet édifice. La démarche du collectif met en lumière les problématiques posées par le morcellement d'un même bâtiment en zones israélienne et palestinienne, alors qu'une mince bande entre les deux relève d'un no man's land juridique.

A travers des vidéos et installations, les artistes proposent de «dé-territorialiser» cette ligne frontière, d'en faire un espace commun voué au dialogue; geste incarné par une imposante passerelle de bois noire qui scinde en deux la grande salle immaculée du CAN. Un escalier érigé en symbole d'une réflexion plurielle sur un territoire à réinventer hors du champ politique.

Centre d'art Neuchâtel: jusqu'au 28 octobre, visites commentées les 25 septembre et 16 octobre à 16h; un programme de conférences sera publié ultérieurement sur le site: www.can.ch

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