Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Tronçonneuse et lapins dialoguent

27 févr. 2010, 14:19

C'est une première pour la galerie des Amis des arts de Neuchâtel qui accueille deux artistes bâlois qu'elle n'a jamais exposés jusqu'ici: le peintre Andreas Caderas et le sculpteur Beat Breitenstein. Un dialogue des plus insolites qui confronte les lapins fortement stylisés du premier et les sculptures de bois de chêne découpées à la tronçonneuse du second.

Et l'on ressent le poil, l'on devine les oreilles… Le lapin fait partie intégrante de toutes les œuvres d'Andreas Caderas qu'il peint sans intermédiaire, directement avec ses doigts. Sa peinture fait ainsi appel à une sensation plus vive, plus sensuelle qui laisse l'émotion envahir le support et créer dès lors ses lapins obsessionnels, qui s'imposent à lui de manière intime et spontanée. Extraits d'une recherche que l'artiste a débutée en 2002, ses grands ou petits formats à l'huile sur papier ne reproduisent pas l'anatomie proprement dite de l'animal, mais plutôt son expressivité.

Ses œuvres atteignent leur paroxysme lorsque l'artiste recouvre entièrement la surface du papier d'une épaisse couche de peinture noire. La matière de ses toiles prend ici une dimension sculpturale empreinte d'une gravité et d'une force expressive solennelle. Les traces laissées par les doigts de Caderas invitent le spectateur à retracer le geste du peintre en action, essayant de traduire quelque impulsion émotive. Ses animaux transposés deviennent dès lors une sorte d'écran de projection de ses états d'âme, des motifs qui nous transportent au-delà de leur figuration, au cœur même du pouvoir émotionnel de la peinture.

De leur côté, les sculptures de bois de chêne de Beat Breitenstein jalonnent de part et d'autre l'exposition. Qui se douterait que leurs formes délicates et d'une grande sobriété proviennent d'un découpage à la tronçonneuse? Elaborées par la juxtaposition de strates sphériques et décalées ou sous forme de damiers singuliers et monumentaux, ses sculptures révèlent de riches tonalités de bruns, ocres, acajou, jusqu'au noir profond. Une caractéristique du bois de chêne qui s'oxyde avec les années offrant d'infinies subtilités chromatiques.

Neuchâtel, galerie des Amis des arts, jusqu'au 14 mars

Votre publicité ici avec IMPACT_medias