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Trois magiciens exaucent nos vœux les plus zygomatiques

24 sept. 2011, 12:22

Après avoir connu le succès sur scène, la Canadienne Fiona Gordon et le Belge Dominique Abel se sont adjoint les services du Normand Bruno Romy pour restituer leur «vis comica» sur grand écran. Après «Rumba (2008), qui racontait une histoire d'amour contrariée liant deux instituteurs de campagne épris de danse latino, ce trio récidive avec «La fée», leur troisième long métrage, chef-d'œuvre d'observation comique, truffé de gags à combustion lente hérités du Muet. Rencontrés à Bienne, dans le cadre du Festival du film français, les trois magiciens ont un peu levé le voile sur leurs tours de magie cinématographique.

Mais, tout d'abord, pour Fiona Gordon, «le cinéma a permis de renouveler avec d'autres moyens une créativité un peu fatiguée par presque trente ans de tournées.» S'inspirant des plus grands clowns du cinéma burlesque (Keaton, Chaplin, Jerry Lewis, Peter Sellers, Pierre Etaix), Dominique Abel décrit le processus de création qui reprend un peu la technique chère au créateur de Charlot, guère compatible avec l'exigence d'efficacité qui sied à notre époque. «C'est simple», explique-t-il, «nous nous permettons le luxe du temps. Dans notre atelier, à Bruxelles, nous cherchons des situations comiques devant la caméra. Le soir, nous regardons ce qui a été filmé. On voit tout de suite si c'est habité ou non! Et l'on recommence le lendemain, jusqu'à ce que ça marche!» C'est ainsi que s'est élaborée l'histoire de Dom (D. Abel), réceptionniste rêveur d'un petit hôtel du Havre, qui reçoit la visite d'une fée dégingandée (F. Gordon), laquelle lui fait le coup des trois vœux d'une façon très inédite!

«Une fois prêts», explique Bruno Romy, le plus cinéphile du trio, «nous nous sommes immergés dans la ville où nous avions situé notre action, en l'occurrence Le Havre. On l'a sillonnée, à la recherche de décors et de non-professionnels, jouant souvent leur propre rôle.» Poétique, le résultat transcende la réalité prosaïque, avec des effets spéciaux bricolés «à vue», à mille lieues du désenchantement numérique. Abel revendique complètement ce retour à Méliès: «C'est une manière de rendre complice le spectateur.» Avis aux amateurs, le charme opère à merveille!

Neuchâtel: «La fée», de et avec Fiona Gordon, Dominique Abel et Bernard Romy; Apollo 2.

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