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Tout le sel de l'opéra bouffe au théâtre du Passage

11 janv. 2011, 10:36

critique - PAR DENISE DE CEUNINCK

On peut tracer une filiation entre «Pimpinone» livret de Praetorius et «La Serva padrona» texte de Gennaro, deux bijoux de l'opéra bouffe présentés dimanche de seigneuriale façon par l'Opéra de Lausanne au théâtre du Passage, à Neuchâtel. Pourtant les ½uvres de Telemann, pour le premier, et de Pergolèse n'en sont pas moins d'une irréductible originalité. Un régal pour Eric Vigié, metteur en scène, qui a brodé les plus subtiles variations psychologiques sur les caractères de servantes dégourdies prêtes à tout pour devenir maîtresses des lieux.

Pour «Pimpinone», où le renversement des valeurs aristocratiques sert de toile de fond, Eric Vigié crée une mise en scène contemporaine. Un plaisir de voir et d'entendre des interprètes aussi crédibles physiquement que convaincants vocalement. Eva Fiechter est une Vespetta manipulatrice avide d'argent et Benoit Capt un Pimpinone un peu niais. Le texte, chanté, est génialement vivifié par l'alternance de la langue italienne et allemande.

L'amour, les faux-semblants et autres chassés-croisés forment l'ossature de «La Serva padrona». On entre, on sort, on se déguise, on ourdit des machinations aussi compliquées que risibles. L'½uvre trouve le terrain propice à s'épanouir dans le style commedia dell'arte où chérubin (Juliette Michel), danseuse (Csilla Horber) évoluent dans une distribution vocale de haute tenue: Alexandre Diakoff en Uberto maître des lieux, Katia Velletaz, Serpina passée de pupille à maîtresse de maison, Benjamin Kraatz, fidèle serviteur.

Les cordes de l'Opéra de Lausanne, avec au clavecin Marie-Cécile Bertheau, dirigées par Philippe Béran, ont contribué à l'éclat de la représentation.

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