Il est vrai que le texte "L'idiote" de Camille Rebetez et de son complice Yves Robert, pour attachant qu'il soit, ne porte pas la marque de l'espérance. Oppressés par la passion de l'ombre, les auteurs emmènent le spectateur dans une succession de petits tableaux, comme dans le résumé d'un pessimisme essentiel qui conduirait à cette méditation terrible: ne serions-nous pas tous des idiots?
Une promenade avec les copains
Mais lorsque vendredi soir, à la Maison du Concert à Neuchâtel, le sens critique peu à peu nous est revenu, passée l'admiration sincère pour certaines images drôles ou saisissantes, qu'on doit à la mise en scène de Joëlle Richard, ainsi qu'à l'éclairagiste Alain Kilar, on avait l'impression de retrouver, dans le charivari du début du spectacle, les improvisations qui faisaient jadis le sel des soirées d'étudiants.
Le théatre reste ici à l'état embryonnaire, à mi-chemin du guignol et de la tragédie. Anne...