Revanche de la maturité sur la jeunesse, «Tout peut arriver» (2004) installait Diane Keaton dans le cur d'un Jack Nicholson porté sur la chair fraîche. C'est dans le même sillon quinquagénaire, non dénué d'intéressantes remises en question sentimentales, voire existentielles, que Nancy Meyers loge sa nouvelle romance hollywoodienne, «Pas si simple».
Jane (Meryl Streep) jouit de sa réussite professionnelle, mais elle porte en elle les cicatrices de son divorce d'avec Jack (Alec Baldwin), le père de ses trois grands enfants, tous hors du nid désormais. A l'issue d'un tête-à-tête très arrosé, Jack, peu épanoui dans son remariage avec une jeune épouse, replonge dans les draps de son ex. Troublée par un architecte lui aussi blessé par un divorce (Steve Martin), notre cuisinière hors pair va-t-elle remettre le couvert avec Jack?
Meryl Streep se démène pour insuffler sa belle énergie à un scénario qui étire l'incertitude plus que de raison (2h!), mais auquel on sait gré d'oser rompre avec le modèle qu'il semblait consacrer. Autre atout, Nancy Meyers capte avec humour les pudeurs et les défaillances liées à l'âge mûr, quand bien même elle trébuche sur quelques complaisances d'un goût douteux... Le produit s'accorde à la paresse d'esprit des fêtes de fin d'année. /dbo