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Quand maman retourne vivre chez son fils

Curieux titre, à double sens. Cela pourrait aussi bien se terminer par «cool» que «difficile». L'histoire et les situations tendent vers la «difficulté» mais le côté «cool» s'inscrit dans le rythme et le jeu des acteurs qui parfois en rajoutent.

26 févr. 2010, 11:51

Le premier film de Léa Frazer, suissesse d'origine, mais formée en France, «Bienvenue en Suisse», s'était avancé dans les méandres helvétiques avec d'assez lourds sabots. Le deuxième, «Notre univers impitoyable» proposait un assez savoureux affrontement entre deux avocats… mari et femme! Dans «Ensemble c'est trop.. » les sabots qui subsistent ont sérieusement été rabotés.

Voici donc que Marie-France (Nathalie Baye) se fâche très fort pour une petite culotte qui traîne dans les affaires de son mari Henri (Pierre Arditi). Malgré les mensonges à géométrie variable de celui-ci, elle se réfugie chez son fils Sébastien (Jocelyn Quivrin) et son épouse Clémentine (Aïassa Maïga). La bafouée Marie-France va en apprendre plus encore: que son mari presque sexagénaire sera bientôt le père d'un doux bébé à lui offert par une jeunette pimpante qui était à l'école dans la même classe que Sébastien. Il y aura beaucoup de monde chez le jeune couple. Trop! Le ballet souvent vif du vaudeville va entrelacer ses fils, même lors de contacts par écrans interposés.

Pour qu'un tel divertissement fonctionne, certaines conditions doivent être remplies. Une histoire intéressante sur un bon rythme est indispensable: c'est le cas. Il y a même quelques séquences qui tendent vers la délicieuse absurdité de l'exagération. Les dialogues ne manquent pas de vivacité. Ces enfants qui posent de gênantes questions sur ce qu'ils ne comprennent pas - ménage à trois, sodomie - ne récoltent, bien entendu, que des réponses fuyantes! Nathalie Baye et Pierre Arditi semblent par instants échapper à la réalisatrice en en faisant un peu trop dans la crisette. Bonnes surprises avec Eric Cantona en garagiste faucheur de piétonne qui tombe amoureux presque transi de sa victime et surtout Aïssa Maïga qui prend le chemin des excès glorieux de Louis de Funès en particulier dans une scène avec scooter.

Dommage que la mise en scène ne soit pas à la même hauteur. Exemple: au milieu du film apparaît une soirée arrosée et complétée par des fumettes originales. Arrivée des invités, immense joie désordonnée quand tout le monde est avantageusement bourré, suivie par les joints qui circulent et gueules de bois dans le désordre matinal du lendemain d'hier! Scènes convenues et souvent vues, indispensables croit-on! Une mise en scène ambitieuse consisterait à insister sur le décollage, autrement dit à montrer ce qui se passe lors du passage entre l'état de fraîcheur sobre et l'ivresse avancée, quand on quitte la retenue pour se diriger vers les débordements. /FYL

Neuchâtel, Apollo 3; 1h36

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