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Quand les corps dansent avec le violoncelle

ans son nouveau spectacle, la danseuse Laura Rossi rompt avec le solo. A la Maison du Concert, elle relève le challenge lancé par une Suite de Bach et un musicien, le violoncelliste Etienne Frenk.

26 janv. 2011, 11:36
L'avenir de la planète, le culte de l'apparence, l'émigration... Autant de thèmes qui, jusqu'ici, ont inspiré les chorégraphies solos de Laura Rossi. Mais pour son tout nouveau spectacle, créé dès demain à Neuchâtel, la danseuse de la Cie Tape'nads a relevé un autre défi. Une ½uvre musicale, la Suite No 6 en ré majeur de Bach, et un musicien, le violoncelliste Etienne Frenk, membre des Chambristes, sont cette fois-ci à l'origine de son travail.

«On désirait travailler ensemble depuis un certain temps déjà, avant même que Les Chambristes ne résident à la Maison du Concert. Et comme Etienne avait envie d'interpréter cette pièce de Bach, tenue pour l'une des plus difficiles du répertoire, il me l'a proposée», retrace Laura Rossi.

Qu'imaginer, dès lors, autour de cette présence du musicien, et de son instrument, sur la scène? Des atmosphères, des «images» poétiques assumées par une enfant, Zébulyne de Pury Rossi, la propre fille de Laura Rossi. L'apparition, aussi, de quelques personnages, qu'endosse une chorégraphe fidèle à sa démarche artistique, développée dans la veine du théâtre-danse. «Vieux monsieur - un placeur, un musicien âgé? - ou femme bien habillée, ce sont des personnages que l'on peut rencontrer dans un théâtre, ou au concert. Le violoncelliste les imaginent-ils? Sont-ils bien réels? L'ambiguïté est de mise». Elle se reporte aussi, cette ambiguïté, sur la ressemblance entre la mère et la fille... Et quand le corps se dépouille de ses costumes et qu'est mis à nu le mouvement, on touche à cette flamme de l'être qui donne son titre au spectacle.

Partenaire se prêtant à un pas de deux, donc bien plus qu'un accessoire, un étui de violoncelle fait le lien entre les danseuses et le musicien. Laura Rossi n'en chérit pas moins les ruptures, les changements de ton, et la partition de Bach s'est avérée plus contraignante à cet égard que les morceaux de musique qu'habituellement elle choisit à sa guise. «Les changements d'atmosphère ont été plus difficiles à trouver cette fois-ci; on reste calé sur la musique, mais j'ai voulu casser la méticulosité de Bach.»

Placée à mi-parcours, en rupture elle aussi, une pièce composée pour l'occasion par Pierre-Andrey Bovey donne lieu à un intermezzo plus chorégraphique, plus contemporain. Loin de se laisser corseter par la rigueur bachienne, Laura Rossi a, en outre, donné libre cours à son penchant burlesque, à son goût pour la fantaisie. «Chorégraphier la totalité d'un spectacle en restant sérieuse, cela m'ennuie», dit-elle en affichant un grand sourire. /DBO

Neuchâtel, Maison du Concert, 27, 28, 29 janvier, 3, 4, 5 février, à 20h30; 30 janvier et 6 février, à 17 heures

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