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Quand le coup de fusil ne donne pas rendez-vous au gibier et au poulet fermier

30 sept. 2011, 11:24

Etonnante aventure que celle du Meix-Lagor, ancienne ferme typique du Haut-Doubs située en bordure de la vallée de La Brévine. Une aventure indissociable de la famille Monnet qui, à la fin des années 1970, vient planter ses racines entre ciel, forêt et vastes pâturages. Deux ans auparavant, Christian et sa femme Nicole, deux Francs-Comtois pure souche, avaient abandonné leurs métiers respectifs de comptable et secrétaire pour partir garder des moutons dans le Massif central. Mais lorsque se présente l'opportunité d'acquérir le Meix-Lagor, le couple choisit de revenir aux sources.

«Au départ, on ne pensait vivre que de l'élevage des moutons. Mais comme on avait un mal fou à nouer les deux bouts, on a ouvert une buvette pour les skieurs de fond. Les meilleures journées, on faisait 100 francs français de caisse, on jubilait», se souvient Christian, sourire aux lèvres. Le fils, Yves, ajoute sur un ton amusé: «Mes parents étaient tellement endettés qu'ils ont contracté un second emprunt pour rembourser le premier...»

Et puis, grâce à la cuisine façon «grand-mère» de Nicole, la buvette hivernale se mue gentiment en petite auberge. Au fil des mois, la cuisinière autodidacte prend confiance et accepte d'accueillir des banquets où, pour l'occasion, elle concocte des plats au caractère plus élaboré. Malgré l'essor régulier que connaît leur petit bistrot de campagne, les Monnet vont poursuivre 20 ans durant leur élevage d'agneaux de boucherie. Mais les importations en provenance de Nouvelle-Zélande les obligent à changer leur fusil d'épaule et, à l'aube des années 2000, ils se lancent dans la production de foin labellisé bio.

A la même période, la famille s'engage dans un projet de gîtes aussi gigantesque qu'insolite. Pour cela, elle rachète une série de greniers-forts (mazots) avec l'idée originale de les utiliser pour créer un village à l'intérieur de la remise à foin située à côté de la ferme. Quatre ans de travaux sont nécessaires avant que les Greniers de Meix-Lagor n'accueillent leurs premiers hôtes. D'emblée, ces «Greniers» au cadre d'exception font un tabac. Le succès se répercutant sur l'auberge, les jours d'ouverture sont un peu étendus pour ne pas se restreindre aux repas de mariage ou de communion. «Avant, on avait surtout des banquets et s'il y avait un peu de place, on accueillait alors d'autres convives. Notre devise était un peu: «complet ou fermé», précise Yves Monnet. «Mais depuis qu'on a élargi les horaires, c'est plus simple pour tout le monde.»

Et comme la cuisine goûteuse de Nicole Monnet est source de plaisir, autant pour les papilles que pour le porte-monnaie, les gourmands ne se font pas prier pour revenir. Difficile en effet de résister à l'authenticité d'un poulet de ferme joliment doré au four, à la typicité d'un civet de chevreuil délicatement mariné ou à des croûtes aux champignons exhalant les sous-bois. Autant de plats qui s'accommoderont fort bien d'un vin rouge d'Arbois vinifié à l'ancienne. Euh, on y retourne quand déjà?

Auberge du Meix-Lagor, Montlebon:
ouvert samedi et dimanche (midi et soir); tél. +33 381 67 26 03; formule menu à 25 euros (entrée, plat principal et dessert); Domaine Dole, arbois rouge 2006, 18 euros la bouteille (75 cl).

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