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Quand Dürrenmatt défie l'impérialisme

24 juin 2011, 09:01

Dans «Romulus le Grand», Friedrich Dürrenmatt s'inspire de l'histoire de la chute de l'empire romain pour remettre en question l'Etat, le pouvoir, la notion de patrie. Cette comédie de l'auteur suisse sera interprétée dès vendredi soir à Cernier par Espace Val-de-Ruz Théâtre.

«En quelque sorte, le personnage de Romulus, c'est Dürrenmatt lui-même qui défie les puissants et les patriotes», raconte le metteur en scène, Raymond Pouchon. Ancien administrateur du TPR (fin des années 1980), ce comédien amateur chaux-de-fonnier a enseigné le théâtre à l'école secondaire et joué plusieurs fois ces dernières années avec la compagnie vaudruzienne. A la demande de ces camarades, il a lui-même choisi cette œuvre.

«Après avoir imaginé une pièce policière, j'ai redécouvert un peu par hasard «Romulus le Grand», écrit en 1949 et peu joué. Ses lectures successives m'ont fait penser à une forme de farce d'étudiant, avec un peu d'érudition quand même», poursuit Raymond Pouchon.

Confronté aux invasions barbares, en 476 après Jésus-Christ, Romulus est le dernier empereur romain d'Occident. En gros, il estime qu'il n'y a plus de raison d'Etat à défendre cet empire construit dans le feu, le sang et les piles de cadavres.

Baptisé Romulus Augustulus, «le Petit», par ses compatriotes, il a été renommé «le Grand» par Dürrenmatt. Qui use d'ironie et de dérision pour faire passer son message anti-impérialiste. Ainsi, sur les 18 personnages qui se croisent pendant environ 1h50, interprétés par douze acteurs, certains semblent sortis de bandes dessinées, aux yeux de Raymond Pouchon.

Principale difficulté, la pièce a été écrite en allemand et sa version française, même bien faite, comporte quelques germanismes, note le metteur en scène. «L'allemand résume des concepts en peu de mots, qui, traduits littéralement, sont un peu abstraits. Le défi pour des comédiens francophones est de rendre ce discours accessible et convaincant, en travaillant l'esprit du texte.»

A voir son sourire passionné, Raymond Pouchon trouve beaucoup de plaisir dans cette première direction d'acteurs adultes. Espace Val-de-Ruz Théâtre lui paraît être une bonne troupe amateure qui réussit à intégrer des forces neuves et jeunes dans un noyau d'expérimentés. / axb

Romulus le Grand, de Friedrich Dürrenmatt, par Espace Val-de-Ruz Théâtre. Evologia-Cernier (Grange aux concerts): les vendredis et samedis 10, 11, 17, 18 et 24 juin à 20h15; les dimanches 12 et 19 juin à 17h; le mercredi 22 et le jeudi 23 juin à 19h00. 
Billetterie et réservations: 032 889 36 05

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