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Pour Junior Tshaka, le reggae est un passeport de gentillesse

Le chanteur neuchâtelois Junior Tshaka chante la liberté à Téhéran ou à Alger.

19 juil. 2012, 07:00
Junior Tshaka a chanté dans quatre prisons de Suisse romande l'année dernière. Un flash. 

Le Locle le 2 juillet 2010

Photo R Leuenberger PROMOS DU LOCLE

Son nouvel album, Junior Tshaka l’a voulu encore plus reggae: «Mais attention, le reggae moderne, le new roots.» Avec sa sortie prévue à la fin de l’année – sur le même label que Sinsemilia à Grenoble – le musicien espère que la France goûtera à sa galette. Le son sera plus dynamique, plus électrique. «D’habitude, j’ai juste quelques idées en entrant en studio. Là, j’ai travaillé plus précisément», raconte Junior Tshaka, Greg Frascotti à la ville. «J’ai enregistré les instruments au préalable. Toute la direction était là.» L’enregistrement précédent, «Il est temps...», flirtait avec la pop. Là, il promet du gros son, de l’énergie: «Ce sera un peu moins gentil, mais on reconnaît ma patte.»

Le morceau phare devrait être «Boosté par le son». «Dans ce nouvel album, je parle de ce qui me nourrit dans la musique, ce qui me donne la force.» Pour les textes, il assume toujours un zeste de naïveté, y ajoutant des éléments plus personnels: Dans «La pause», il chante son besoin de faire une coupure, de prendre du recul. Un morceau curieusement écrit avant l’accident de minibus dont a été victime le groupe en novembre 2010. «Ça a été l’horreur, comme si une météorite nous était tombée dessus.»

Durant six mois, et le rétablissement de tous les musiciens, il a beaucoup réfléchi, «fait de l’ordre en lui.» Après la souffrance, la page est tournée. «On ne serait pas revenu si tous n’avaient pas été guéris», glisse Junior Tshaka. «On ne choisit pas ce qui nous arrive.»

Sur les scènes de l’été, il jouera la moitié des nouveaux morceaux avec ses fidèles musiciens auxquels s’ajoute un synthé.

Quand il regarde le chemin parcouru, il peut légitimement être fier. «Les conditions de concert sont bonnes et on garde le contact avec les petites salles.» L’un de ses grands bonheurs a été de jouer dans quatre prisons de Suisse romande en décembre 2011. «J’aimerais bien refaire ça. C’est incroyable de chanter la liberté dans ces murs, j’ai même souvent commis le lapsus: ça leur permet de s’évader.»

Et, pour lui, il y a les voyages que permet la musique. Dans le cadre de la Francophonie, il revient d’une mini-tournée en Amérique latine: Uruguay, Brésil, Equateur et Pérou. Il a également joué à Alger et, fin mai, à Téhéran. En Algérie, Junior Tshaka a vu des jeunes filles voilées se lâcher et danser sur ses mots de liberté. En Iran, les spectateurs n’ont pas bougé durant la première partie du concert, puis, soudain, la foule s’est mise à remuer. Impressionnant!

«Pour les organisateurs, la musique peut servir de détonateur. Je symbolise cette liberté, ils l’ont chez eux, dans leur foyer, mais pas en public. Pour moi, ça peut inciter un jeune à prendre une guitare.» S’ils comprennent les textes, c’est encore plus fort, mais la musique suffit. «On a partagé la scène avec des groupes de reggae locaux, au Pérou notamment», se souvient Junior Tshaka. «Finalement, nous sommes tous fans de Bob Marley, fans de reggae. Nous récoltons les fruits de ce qu’il a fait. Le reggae est un passeport de gentillesse.»

En concert à Pfäffikon (ZH) le 20 juillet et à Epauvillers (JU) le 31 juillet.

Retrouvez ci-dessous  la chronique de Valérie Ogier sur Option Musique:

Junior Tshaka. [site officiel]

 

Une vidéo de Junior Tshaka sur Youtube:

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