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Petits «meurtres» entre amis

28 sept. 2010, 10:55

Jean-Luc Barbezat avait envie de mordre à l'hameçon du théâtre, avant même d'évoluer dans «Le bocal», une pièce jouée à Montreux l'an dernier. «Comme je suis souvent à l'origine de mes propres projets, j'ai pris les devants.» En d'autres termes, l'humoriste neuchâtelois a fait part de cette envie au metteur en scène parisien Etienne de Balasy, qui du coup lui a proposé «Le béret de la tortue». Du théâtre de boulevard efficace, qui dès demain poursuit sa tournée romande au Passage, à Neuchâtel.

Trois couples d'amis - plus ou moins profilés bourgeois et bohèmes - louent une villa pour les vacances... et découvrent les joies de la cohabitation. Jean-Luc Barbezat a entraîné Frédéric Recrosio et Pierre Misfud dans ce club Med' privatif, et c'est ensemble qu'ils ont choisi leurs partenaires féminines, Brigitte Rosset, Valeria Bertolotto et Clara Brancorsini. Ils ne se sont pas trompés, toutes trois ont l'abattage nécessaire pour mener ce genre d'exercice à bien, on a pu en juger lors d'une représentation au théâtre du Jorat, à Mézières. L'interprétation masculine se révèle plus hétérogène, Misfud et Barbezat se coulent dans leur personnage, Recrosio s'écarte peu de son talent d'humoriste.

Dans une scénographie dépouillée - un lit, quelques accessoires, un décor projeté sur une toile de fond -, les couples alternent et les commentaires vont bon train. Spéculations, ragots, petites et grosses contrariétés, avec la part d'incongruités, de névroses et de psychorigidité qu'il faut pour pimenter situations et comportements. Bouquet final mis à part - un repas explosif, où tous laissent libre cours à leurs rancœurs -, c'est dans la chambre à coucher que les journées sont relatées, les faits et gestes de chacun rapportés. Des ébats sous la couette? A peine, et à chacun sa chacune légitime, on n'est pas là pour pratiquer l'échangisme ou planquer un amant dans le placard.

Certes, on n'ira pas chercher matière à thèse dans la pièce de Gérald Sibleyras et Jean Dell - le même duo qui a raflé cinq Molières avec «Un petit jeu sans conséquence»... Mais les répliques font généralement mouche, et il existe de plus volatils carburants que ce huis clos vinaigré pour faire tourner la mécanique boulevardière. Quel spectateur ne se sera pas reconnu (ou n'aura pas reconnu son voisin!) dans ce miroir déformant?

Neuchâtel, théâtre du Passage, 29 et 30 septembre, 1er et 2 octobre à 20h, 3 octobre à 17h; Le Locle, Casino, 16 octobre à 20h30, 17 octobre à 17h

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