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Paul Haggis se rend à Hollywood

05 janv. 2011, 08:40

En regard de la production très virtuelle qui caractérise aujourd'hui Hollywood, Paul Haggis est ce que l'on pourrait appeler une «aspérité» du réel. Dramaturge éprouvé, il a signé les scénarios des meilleurs Eastwood de la décennie («Million Dollar Baby», «Mémoires de nos pères», «Lettres d'Iwo Jima») dont il a aussi été l'un des producteurs.

Passant derrière la caméra dès 2005, il a réalisé «Collision» un film choral qui décrit, à partir d'un banal accident de voiture, une société américaine minée par le communautarisme. Deux ans plus tard, Haggis a récidivé avec «Dans la vallée d'Elah» où il restitue de façon courageuse le contrecoup dévastateur de l'intervention américaine en Irak. Pour mémoire, dans la dernière séquence, Tommy Lee Jones hisse le drapeau étasunien à l'envers, ce qui, selon le code militaire, signifie: «situation très (trop) grave, fuyez!»

En comparaison de ces deux premiers longs-métrages luttant intelligemment contre le déni du réel (exercice favori des néolibéraux), «Les trois prochains jours» («The Three Next Days») diffère complètement, à croire que Paul Haggis a un brin rendu les armes, même si son film se laisse agréablement regarder. Procédant de la logique commerciale du «remake», il s'agit en effet d'un film de genre, fait au moule du polar. Très loin de ses scénarios d'«auteur», cet ancien membre de l'Eglise de scientologie (il en a démissionné suite aux déclarations homophobes de ses coreligionnaires) américanise ici «Pour elle», premier long-métrage du réalisateur français Fred Cavayé, sorti chez nous à fin 2008. Mais, grosso modo, le propos reste identique.

Professeur d'université, John Brennan vit un bonheur sans nuages avec sa femme Lara et son jeune fils Luke, jusqu'au jour où son épouse est accusée d'avoir tué une collègue. Condamnée à la prison à perpétuité, elle sombre dans une dépression suicidaire quand, trois ans plus tard, sa dernière tentative en appel échoue. Toujours persuadé de l'innocence de Lara, John va alors tenter de la faire évader… Côté distribution, on a perdu Diane Kruger et Vincent Lindon, mais «gagné» Russel Crowe et Elisabeth Banks qui prouvent une fois de plus la supériorité des «gringos» dans ce type de registre très «physique». /vad

Réalisateur: Paul Haggis
Genre: thriller
Durée: 1h53
Age: 12 ans suggéré 14
Avec: Russell Crowe, Elizabeth Banks

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