Déposée au Musée de l'Elysée à Lausanne depuis 20 ans, la collection Polaroïd risque d'être vendue et dispersée. Le musée pour la photographie s'en inquiète et organise dès le 6 mars une exposition spéciale pour montrer la richesse de ce patrimoine.
La faillite du géant américain de la photo instantanée en 2008 a conduit ses administrateurs à envisager la vente des quelque 16 000 images que possédait la société. En 1990, une partie d'entre elles, les 4500 uvres originales de la collection Polaroïd européenne, avaient été confiées au Musée de l'Elysée.
Le contrat de prêt, signé par le Conseil d'Etat vaudois de l'époque, portait sur 10 ans et était renouvelable ensuite d'année en année, a précisé le conservateur Daniel Girardin. Il revenait sur une information du «Temps» reprise par «24 Heures». Cet «excellent contrat» a maintenant été résilié dans les formes par le juge administrateur de la faillite.
La vente aux enchères des 1200 clichés les plus cotés est d'ores et déjà décidée, dont 88 font partie de la collection déposée à l'Elysée. «Pour ceux-ci, nous ne pouvons plus rien faire», a expliqué Daniel Girardin. Le reste de la collection pourrait toutefois être acheté pour éviter sa dispersion. Des discussions ont commencé, aux Etats-Unis et en Europe, pour trouver une solution.
La collection Polaroïd a été créée par l'Américain Edwin Land, qui commercialise en 1948 le premier appareil photo à développement instantané. En échange de clichés, la société met films et appareils à disposition des photographes. Les artistes ont la possibilité de réaliser aussi des polaroïds de grand format (50x60 cm) grâce à un appareil conçu spécialement à cet effet. /ats