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Olivier Estoppey dévoile son «Tombeau de Couperin» à Colombier

02 juil. 2011, 12:39

Au début, on ne voit qu'elle, la bête mise à mort. Enorme masse terrassée dans une poignante agonie, plus d'une tonne et demie de béton. Sans jamais céder à la figuration, Olivier Estoppey raconte en une sculpture d'une puissance évocatrice saisissante la tauromachie dans toute sa barbarie...

L'artiste d'Ollon et ses installations colossales sont de retour à la galerie Numaga, le temps d'une exposition élaborée en résonance à l'œuvre de Maurice Ravel, «Le tombeau de Couperin». Musicien dans l'âme, Estoppey, qui s'est essayé au piano et à la guitare avant de devenir un plasticien de renom, a créé un ensemble de dessins et sculptures en hommage aux six pièces musicales.

Comme à son habitude, l'artiste a conçu toutes les œuvres spécialement pour ce parcours, et l'ancienne imprimerie de Colombier reconvertie en espace d'exposition depuis 2001, semble faite pour accueillir les cinq prodigieuses pièces de fer et de béton, mises en perspective avec deux gigantesques diptyques de 2 m 80 de haut. Chacune des œuvres trouvant des prolongements dans une quarantaine d'encres de Chine sur papier-calque qui complètent le parcours.

Quand ses «Loups» entraient dans Paris...

Célébré pour ses sculptures, le Vaudois, dont «Les Loups» ont eu les honneurs des jardins du Palais-Royal à Paris et d'un film de Pascal Thomas, s'avère aussi un extraordinaire dessinateur. Il dit travailler la matière à la mine de crayon «comme on travaille un cadavre pour chercher ce que cache le noir». Et c'est dans ses encres de Chine aux enchevêtrements microscopiques, hallucinantes de minutie, qu'il puise la force poétique insufflée à ses pièces de béton monumentales.

Prolifique, l'artiste avait préparé pour cette exposition plus de 200 dessins: «Il nous a fallu en choisir 40», précise, ému, le maître des lieux, Gilbert Huguenin qui, en infatigable découvreur de talents, fut l'un des premiers galeristes à exposer Estoppey. C'était en 1986. Vingt-cinq ans plus tard, l'artiste, sexagénaire depuis deux jours, en est à son sixième passage chez Numaga. Et toujours cette absolue sincérité, cette volonté acharnée de rester en perpétuelle recherche. Sans tricher.

Colombier, galerie Numaga: Vernissage ce soir entre 18h et 20h. A voir jusqu'au 15 août, du mercredi au dimanche, de 14h30 à 18h, ainsi que sur demande au 032 842 42 59, www.numaga.ch

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