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Noémie Kocher ou le goût de la réussite

La révélation de sa vocation de comédienne, elle l'a eue au lycée Blaise-Cendrars, à La Chaux-de-Fonds. Pier-Angelo Vay la fait jouer dans «Notre petite ville», de Thornton Wilder. Noémie Kocher est aujourd'hui sous les feux de l'actualité au Festival de Locarno, en comédienne et scénariste du film de Jacob Berger «1 journée». Elle prépare aussi une grande histoire d'amour dans le milieu du Jura horloger. Rencontre.

09 août 2007, 12:00

On la sent déterminée, sûre d'elle. Noémie Kocher a vu sa route toute tracée dès son premier rôle au théâtre: «Je savais que je n'en démordrais pas». Sa famille la soutient. A une condition: elle peut suivre les conseils de Francis Huster au Cours Florent, à Paris, mais doit aussi faire l'Uni. Dans sa volée, Noémie fréquente Isabelle Carré, Olivier Martinez, Clotilde Courau, Edouard Baer?

«Francis Huster nous disait que 98% de notre métier consiste à trouver du travail et 2% à l'exercer», se souvient-elle. «Et c'est vrai. Il faut batailler, s'imposer». Pas de complexe apparent chez Noémie Kocher. Née à Lausanne, elle a vécu sa petite enfance à Montréal avant de vivre à La Chaux-de-Fonds entre l'âge de 10 et 17 ans. Puis de monter à Paris. «Une ville où ce n'est pas plus difficile pour un Suisse que pour quelqu'un de Bordeaux».

Aujourd'hui, la comédienne s'estime privilégiée de pouvoir gagner sa vie en jouant et en écrivant. Le scénario d' «1 journée», elle l'a écrit à quatre mains avec le réalisateur Jacob Berger: au cours de la même journée, un journaliste de radio trompe sa femme et commet un délit de fuite. Un enfant comprend que sa famille se disloque. «J'avais envie de suivre un personnage féminin, Jacob a introduit cette idée de journée unique. Je me suis focalisée sur les personnages féminins, lui sur les hommes. Pour les enfants, on s'est partagé le travail, mais nous avons écrit séparément.»

Dans ce film où elle joue la maîtresse du journaliste, Noémie Kocher confesse avoir glissé autant sa part solaire que sa part lunaire. «Parfois on met des choses de soi malgré soi». Elle n'en dira pas plus. Sinon que, oui, l'individu se construit souvent comme l'enfant du film: à coup de révélations brutales. Dans «1 journée», les trois autres rôles principaux sont tenus par le Neuchâtelois Bruno Todeschini, Louis Dussol et Natacha Regnier.

Après dix ans sans retrouver les planches, Noémie Kocher a eu le plaisir de jouer au théâtre «Confidences trop intimes», sous la direction de Patrice Leconte. Une pièce qui sera en tournée et à l'affiche des quelques salles romandes au printemps 2008. Auparavant, en octobre, il y aura eu la sortie en salles d'«1 journée». Noémie Kocher en est persuadée, le cinéma suisse ne doit plus se percevoir comme un enfant immature ou un convalescent: «Il ne faut plus tergiverser ou discuter, mais agir. Faire des films!»

Parmi les cinéastes qu'elle aime, l'actrice cite Anne Fontaine, Jane Campion, David Lynch ou David Cronenberg. Tiens, tiens: comme si la part lunaire était plus importante qu'on ne le suppose derrière le côté lisse du personnage?

Dans l'immédiat, Noémie Kocher développe pour la télévision un projet qui lui tient c?ur: «Le temps d'Anna» est une histoire d'amour située dans le Jura horloger, entre 1917 et 1934. «Je fais des recherches pour me plonger dans cette époque: la crise de 1929, une Suisse très mobilisée. Je m'inspire de mon arrière-grand-père, fondateur de Mido. C'est l'histoire d'un horloger qui fonde une manufacture? et qui réussit!» /CHG

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