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Neuchâtel: le «Minotaure» de Dürrenmatt, revisité sur fond de musique classique, d’électro et de vidéo

Dans le «Minotaure», Dürrenmatt prend le contre-pied du mythe en narrant les événements du point de vue de la créature. De cette vision est né le projet de récital musical présenté au théâtre du Passage. Le récit se déroule sur fond de musique classique et électroacoustique, vidéo à l’appui.

19 nov. 2019, 18:28
Le Minotaure dans son labyrinthe, soit le monde que l'écrivain associe à un asile de fous.

Pour Friedrich Dürrenmatt, le monde constitue le labyrinthe du Minotaure. L’écrivain fait osciller cette figure mythologique entre innocence et monstruosité. Ce personnage au corps d’homme et à la tête de taureau est l’objet d’un récital musical.

Récit par Robert Bouvier

Le comédien Robert Bouvier, participe, en qualité de récitant, à l’événement. Lancé par la pianiste et compositrice Veneziela Naydenova, qui sera accompagnée de la contrebassiste Irina-Kalina Goudeva, ce projet allie mythologie et modernité. La déclamation se décline sur fond de musique classique et électroacoustique interactive avec, à l’arrière-plan, une vidéo.

«Lorsqu’on lit cette œuvre de Dürrenmatt, il faut s’attarder sur ce qui se cache derrière les mots», estime Veneziela Naydenova. «Son récit représente, en fait, le ballet du monstre.» Aussi la conceptrice a-t-elle imaginé des morceaux correspondant à une lecture musicale.» Le répertoire s’étend de la Renaissance au contemporain.

Le synopsis, quant à lui, se décline en trois tableaux: d’abord les paroles de Robert Bouvier sur fond de piano et de contrebasse. Puis la partie électroacoustique interactive (emmenée par Ejnar Kanding), au cours de laquelle Irina-Kalina Goudeva reçoit un son et le modifie en texte, tel un écho. Finalement, la vidéo «abstraite» (réalisée par Casper Obro), s’invite en arrière-plan de la scène.

Déjà un grand succès

«J’ai toujours beaucoup aimé Dürrenmatt et cela depuis ma jeunesse», relate l’initiatrice de l’événement, originaire de Bulgarie. «Dans les pays de l’Est, il est beaucoup traduit», complète-t-elle. Elle dit aussi avoir retrouvé des lectures de Robert Bouvier sur cette thématique et avoir été séduite.

L’écrivain suisse se trouvant au cœur de la production, la directrice du Centre Dürrenmatt de Neuchâtel, Madeleine Betschart, s’exprimera à l’issue de la représentation de dimanche, qui affiche complet à l’instar de celle de vendredi. Le succès se profilant, les concepteurs entendent bien faire circuler leur création. Ainsi ont-ils donné des représentations le week-end dernier en Valais et monteront sur scène, ce jeudi soir, à Lausanne.

«C’est le fruit d’un immense travail impliquant beaucoup de monde. Nous espérons avoir un large retentissement et cela dans tous les milieux et structures», conclut Veneziela Naydenova, ravie du public qui s’est déplacé en Valais et de la supplémentaire qu’il a fallu mettre en place à Neuchâtel.

Infos pratiques

Théâtre du Passage, Neuchâtel, petite salle, samedi 23 novembre à 18h.
Ce mercredi, à 12h15, conférence du théologien Pierre Bühler: «Figures mythologiques chez Dürrenmatt». Durée 45 mn, entrée libre.

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