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Minimalisme et abstraction végétale

26 févr. 2011, 11:58

Entre raffinements minimalistes et abstraction végétale la galerie Numaga, à Colombier, présente, pour sa nouvelle exposition, deux artistes complémentaires.

Le premier, Jean Mauboulès, architecte de formation, travaille depuis longtemps à l'épuration de la forme par le dessin ainsi qu'à son prolongement tridimensionnel, la sculpture. Médium intermédiaire, comme pour opérer le passage entre la deuxième et la troisième dimension, l'artiste pratique aussi le collage sur verre. Il découpe dans la matière des segments nets aux arêtes bleutées et les appose sur papier pour donner naissance à des compositions géométriques minimalistes. Solides structures de métal, les cadres finissent les œuvres et s'illustrent comme des éléments essentiels aux compositions. Les sculptures, elles, proposent un dialogue entre les pleins et les vides. Comme pour narguer l'austérité, une tige aérienne en arc de cercle vient parfois briser la rigueur d'un bloc rouillé de même manière qu'une cassure égare l'homogénéité d'une surface vitrée.

Dans ses dessins, il recourt au graphite et à l'encre de Chine qu'il applique sur des papiers aux transparences variables, jouant des saturations, parfois même jusqu'à l'évanescence... Ou, prend radicalement le contre-pied en façonnant des contrastes manichéens avec comme seul ornement une stricte bandelette de papier qui se soulève.

Clarté des formes, pureté de la ligne, unité conceptuelle, équilibre des masses et des volumes, ainsi peut-on caractériser le travail de Jean Mauboulès.

En réponse à ce langage d'une remarquable sobriété, on trouve les huiles sur toiles de l'artiste d'origine biennoise Pia Huber qui remplissent la deuxième salle. Dans un registre toujours aussi silencieux, on reconnaît le ballet déchu et noirci des roseaux séchés par les rudesses de l'hiver aux bords des étangs gelés. Au travers des entrelacs végétaux chaotiques, pouvant faire penser de loin aux toiles de Anselm Kiefer, apparaît quelques fois la promesse d'un printemps.

Colombier, galerie Numaga, jusqu'au 20 mars

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