1991. Le rock est une vieille chose bouffie. Un règne s’ouvre durant lequel les musiques électroniques vont s’imposer comme la nouvelle grammaire pop universelle. Rapidement, tous les styles musicaux s’en trouvent contaminés. Premier d’entre eux: la dance music pour laquelle house, techno ou drum’n’bass inventent des esthétiques inédites. Mais aussi le hip-hop, qui voit en Angleterre se développer une scène opportunément baptisée «trip hop» où les beats molletonnés se jouent désormais dans des climats abstraits. Héraut de cette vague qui devait notamment révéler Smith & Mighty ou Tricky: Massive Attack. Vingt-cinq ans après leurs premiers succès, les Bristoliens se produisent toujours sur les grandes scènes des festivals mondiaux. Une curiosité au regard d’une œuvre âpre ayant définitivement rompu avec les voluptés dub qui nous l’avaient d’abord fait apprécier. Récit d’un malentendu.
Crépuscule
1991, alors. Année de l’offensive «Tempête du désert», du premier sommet américano-soviétique de l’après-Guerre froide ou du lancement...