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Marianne Schuppe

Chanteuse, elle cultive la musique improvisée et est une spécialiste du répertoire de Giacinto Scelsi. Elle est l'hôte du 1er concert «maître-élève» de la série Résonances au CDN.

19 mars 2011, 12:35

Vous donnerez ce concert avec un jeune violoncelliste de la Haute Ecole de musique, choisi parmi les élèves qui ont suivi votre master class. Quel travail avez-vous mené avec eux?

J'ai beaucoup axé la master class sur la voix, je trouve intéressant de voir dans quelle mesure elle modifie le travail sur l'instrument. Selon moi, elle apporte une autre manière d'écouter. Francesco Pérez Iglesias est violoncelliste mais il s'est montré assez courageux pour travailler sa voix, alors qu'il n'avait aucune expérience préalable. Par ailleurs, j'ai entamé un travail avec un luth et un Ebow (electronic bow), un archet magnétique qui permet de faire vibrer les cordes; je vais peut-être intégrer une petite part de ce travail dans le concert.


Une petite part de ce travail-là, et le reste?

L'improvisation, la composition faite dans le moment, est au centre de notre démarche. On va peut-être créer quelques structures pour le concert, mais aucune pièce propre. Cela reste de la musique improvisée. Le lieu même, l'espace du CDN et son environnement sont une source d'inspiration très forte. On laisse travailler tout cela en nous, sans se focaliser sur un élément spécifique. La maison et la lumière, le son de l'escalier, très particulier, le lac et l'atmosphère intense, les voix qu'on entend ici, les textes et les peintures de Dürrenmatt... tout cela est assez organique et va affecter notre musique. Mais comment? Je ne le sais pas! Le travail de l'artiste contemporain est une rencontre avec l'inconnu. L'écoute est primordiale, l'écoute de ce que je joue et de ce que l'autre joue: la musique improvisée est portée par l'écoute.


A quoi ressemble votre propre parcours d'élève?

Je suis née dans une famille de musiciens et c'est tout naturellement que j'ai fait des études de chant et de musique, dans une Haute Ecole en Allemagne. Mais je ne désirais pas suivre une carrière classique. J'ai voyagé en Inde, à Madras, et je me suis ouverte à des sons autres, bizarres. Ce fut un déclic. De retour en Europe, je me suis lancée à fond dans l'improvisation. En Suisse, j'ai étudié avec Jolanda Rodio, une chanteuse extraordinaire; elle était déjà âgée quand j'ai pris des leçons avec elle, sa voix était usée, mais je voulais travailler avec elle car elle s'intéressait à la musique expérimentale. Et j'ai poursuivi avec Michiko Hirayama, à Rome, une professeure elle aussi très particulière.

Neuchâtel, Centre Dürrenmatt, demain à 17h00

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