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Mademoiselle Frischette

06 sept. 2011, 11:38

Une fille et son père, c'est toujours une histoire complexe. Pour la fille de l'écrivain contestataire Max Frisch, ce fut comme pour toutes les filles, peut-être encore plus que pour toutes les filles, une histoire conflictuelle. Ce père était un géant malhabile, parfois maladroit, et dont elle ne pouvait se défaire: qu'elle détestait, et aimait pourtant. C'est ce que dit ce texte d'une extrême finesse, dont les sentiments sourdent à travers la subtilité même. Une écriture comme un scalpel manipulé avec un très grand savoir-faire, qui n'épargne aucune chaire, pour révéler le plus obscur et le plus terrible; et, par moments, comme une lumière entre deux nuages, un geste de tendresse.

Impossible de rester insensible devant une si belle franchise, exprimée avec la délicatesse d'un soir d'automne qui tombe doucement. C'est tout l'intérêt de ce texte: la précision et la finesse du trait pourraient en faire un portrait froid et vide, or Ursula Priess transcende l'analyse pour livrer deux personnages, la fille et son père, très présents.

«A travers tous les miroirs»
Ursula Priess;
Éditions Zoé, 2011
156 pages, Fr. 25.00

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