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Louvre: une toile de Nicolas Poussin révélée par un rayon de soleil

Une toile du peintre Nicolas Poussin (1594-1665) a été redécouverte au Louvre à Paris grâce à un rayon de soleil. L'œuvre était obscurcie par des couches de vernis.

04 juin 2014, 07:22
Un chef-d'œuvre de plus pour le Louvre.

Un rayon de soleil sur une toile obscurcie par des vernis a permis au musée du Louvre à Paris, en France, de redécouvrir une oeuvre de Nicolas Poussin (1594-1665) dans ses collections. La toile date des premières années romaines du peintre français.

Elle représente Vénus allongée presque nue sur une draperie tandis que Mars, lui-même peu vêtu mais casqué, lui caresse le menton. Avec ses mains, la déesse lui "fait les cornes" sans que Mars s'en aperçoive tandis qu'Adonis, accompagné de ses chiens, n'est pas loin.

C'est l'oeil expert de Pierre Rosenberg, conservateur et ancien patron du Louvre, qui a conduit à voir le tableau sous un autre jour. M. Rosenberg raconte dans la revue du musée "Grande galerie" le destin de cette toile "Mars et Vénus", provenant des collections de Louis XIV. Longtemps attribuée à Poussin, elle a été ensuite déclassée.

"1914 est une année fatale pour le tableau", relate l'académicien français. Cette année-là deux des plus éminents spécialistes de Poussin, Otto Grautoff et Walter Friedlaender refusent l'attribution.

Imitation, faux, pastiche: tout au long du XXe siècle, le tableau est regardé avec sévérité. Pierre Rosenberg, lui-même, rejette l'attribution en 2009.

"Aspect déplaisant"

Une des raisons de ces avis négatifs tient au fait qu'un deuxième casque de Mars est posé au pied de la déesse. Poussin, si soucieux d'exactitude historique, aurait-il pu commettre une telle étourderie, se demandent certains spécialistes.

Le tableau a aussi été "lourdement pénalisé par son aspect déplaisant", souligne M. Rosenberg. Et peut-être aussi par son sujet "franchement leste". La toile dormait donc dans les réserves du Louvre et ne ressortait que rarement pour remplacer un Poussin prêté pour une exposition.

"C'est à l'occasion d'une telle présentation (et grâce à un heureux rayon de soleil) que nous pûmes l'examiner attentivement. Il nous parut évident qu'en dépit des épaisses couches d'un vernis marronnâtre particulièrement malvenu, le tableau revenait à Poussin", écrit M. Rosenberg.

A sa demande, "Mars et Vénus" a été examiné par le laboratoire du centre de recherche et de restauration des musées de France et restauré dans les ateliers du Louvre.


 
 

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