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Les pop stars font leur come-back

Un vent de nostalgie souffle sur les dessinateurs de BD. Les albums commémoratifs sur les grandes années du rock se multiplient. Le point grâce à deux parutions récentes.

22 janv. 2011, 07:00

Le grand essor de la BD s'étant fait en parallèle de l'explosion du rock, on ne s'étonnera pas que la gueule de bois des lendemains qui chantaient dans les amplis se répercute (avec un peu de distorsion!) dans l'œuvre des dessinateurs vieillissants. Déjà le Lucien de Margerin, la banane devenue blanche, avait pris un méchant coup de vieux. C'est maintenant au tour de Bourhis et de Berberian de nous parler de leurs amours qui, comme disait Brel, «ont mal aux dents».

Pour une fois sans Dupuy, alors que leur «Monsieur Jean» n'a plus donné signe de vie depuis longtemps, Charles Berberian égrène dans son «Juke Box» sa nostalgie des années septante: il se rêve croisant John Lennon à Paris en 1979 (et n'osant pas lui avouer qu'il mourra l'année suivante!), interviewant Ziggy Stardust - alias David Bowie -, se désolant du tour catastrophique pris par les carrières de Michael Jackson et d'Elton John, daubant sur les disputes des Stones et acceptant l'offre d'une agence de voyage qui propose aux touristes de les propulser en 1972: les dessins sont frais, mais l'ensemble est décousu, et le constat est irrémédiable: on ne nous rendra pas les plus belles années du 20e siècle!

Bourhis, de son côté, l'excellent auteur du «Stéréo Club» et d'«Ingmar», se lance de manière plus ambitieuse et moins nombriliste, après un grand album sur l'histoire du rock, dans une reconstitution méticuleuse de la vie des Beatles. En quelque 150 pages, il parcourt en une série kaléidoscopique de vignettes flashs la vie de John, Paul, George et Ringo. Sans s'arrêter outre mesure à la fatidique année 1969, il retrace jusqu'à nos jours les trajectoires de chacun des «Fab Four», multipliant les anecdotes piquantes ou graves, et commentant au passage avec science tous les albums, aux couvertures amoureusement redessinées, de ces génies de la musique… y compris les plus récents qu'il n'épargne pas toujours! Somme qui fait éclater les cadres bédéiques traditionnels, ce volume - au format, évidemment, carré! - comblera tous les beatlemaniaques (bonne nouvelle: il semblerait qu'il y en ait encore!), et aidera les autres à comprendre l'une des plus grandes aventures musicales de notre temps. Cependant, pas plus que Berberian, Bourhis ne nous fait entrevoir un monde meilleur, et il laisse même dubitatif sur la possibilité qu'une telle épopée soit encore possible… /ACO

«Le petit livre Beatles», Hervé Bourhis (scénario et dessin), Dargaud, 2010; «Juke Box», Charles Berberian (scénario et dessin), Fluide glacial

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