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Les plus beaux yeux du monde se sont clos une ultime fois

Elizabeth Taylor, l'une des dernières légendes de l'âge d'or hollywoodien, a illuminé de ses yeux d'améthyste de nombreux chef-d'œuvre du septième art. Elle s'est éteinte hier à l'âge de 79 ans, à l'hôpital Cedars-Sinaï de Los Angeles» où elle avait été admise il y a six semaines pour des problèmes d'insuffisance cardiaque. Sa vie, ponctuée par huit mariages, a été pétrie de drames et de passions.

24 mars 2011, 11:49

Dans la vie comme au cinéma, Elizabeth Taylor a débuté très vite et très fort. Enfant prodige, la jolie petite brune née à Londres en 1932 d'un marchand d'art et d'une actrice, a débuté à l'âge de dix ans avec «Fidèle Lassie».

L'Amérique tombe très vite amoureuse de Liz, qui enchaîne les rôles, notamment pour Vincente Minnelli («Le père de la mariée» et «Allons donc, papa!») et réussit - là où échouera une Shirley Temple - à passer du statut d'enfant star à celui d'actrice adulte respectée. Elle confiera cependant avoir difficilement vécu son enfance, «volée» par les studios. «L'une des rares fois où j'ai vraiment été heureuse, c'est lorsque j'étais enfant, avant que je commence à jouer», dira-t-elle.

En 1956, à 24 ans, elle partage l'affiche de «Géant» avec James Dean et Rock Hudson et entame une glorieuse décennie qui la voit enchaîner les chefs-d'œuvre. Elle est l'inoubliable Maggie dans «La chatte sur un toit brûlant» (1958), au côté de Paul Newman, et retrouve un an plus tard l'univers de Tennessee Williams avec «Soudain l'été dernier», de Joseph L. Mankiewicz. Elle est alors l'une des actrices les mieux payées d'Hollywood. Mais c'est aussi l'époque où elle sombre une première fois dans la dépression, après la mort accidentelle en 1958 de Mike Todd, son troisième époux. L'actrice, alors mère de trois enfants, adopte peu après le drame une petite Allemande handicapée. Et tombe dans les bras du crooner Eddie Fisher. «Je suis quelqu'un qui a besoin d'être mariée, probablement parce que j'ai un fort sentiment d'insécurité», confiera-t-elle dans une interview.

En 1963, «Cléopâtre» marque un nouveau tournant dans sa carrière. Le film de Mankiewicz, pour lequel elle touchera la somme alors faramineuse d'un million de dollars, sera l'un des «bides» les plus retentissants de l'histoire du Septième Art. Mais c'est pendant le tournage qu'un certain Richard Burton lui glisse, l'air de rien: «Vous a-t-on déjà dit que vous étiez une très jolie fille?» Liz est séduite et affirme «adorer ne pas être Elizabeth Taylor mais la femme de Richard», qu'elle épousera deux fois (1964, 1975). Il lui semble que c'est la première fois dans sa vie qu'elle n'a «pas peur d'elle-même».

Le couple Burton Taylor s'avère d'une extraordinaire fécondité à l'écran: le splendide «Qui a peur de Virginia Woolf» (1966) vaut à l'actrice un deuxième Oscar (après celui obtenu pour «Butterfield 8») et les amants terribles partagent l'affiche de «La mégère apprivoisée» de Franco Zeffirelli en 1967.

Encore un chef-d'œuvre, «Reflets dans un œil d'or» de John Huston, avec Marlon Brando, et l'actrice dans la tourmente des années 1970, fatale à sa carrière.

Celle qui était considérée comme l'une des plus belles femmes du monde enchaîne les régimes - «je n'ai jamais aimé mon corps, mes bras trop gros et mon double menton», abuse des tranquillisants, de l'alcool et des époux. Après Richard Burton, elle se mariera encore deux fois, avant un ultime divorce en 1996.

Très affectée par la mort de l'acteur Rock Hudson en 1985, la star avait créé, la même année, la Fondation américaine pour la recherche pour le sida (AmFAR), qu'elle présidait encore au Festival de Cannes en 2001.

En 1988, elle avait publié un émouvant livre-confession, «Elizabeth dit tout», alors qu'elle cultivait ses amitiés, notamment avec la pop star Michael Jackson. Liz Taylor sera annoblie par la reine d'Angleterre en mai 2000. /ats-afp

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