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Les métaphores urbaines de Villard

16 mars 2011, 11:35

La galerie 2016 à Hauterive présente, pour son nouvel accrochage, une quarantaine d'œuvres récentes de Jean Villard. L'artiste natif de Bienne, installé à Bâle depuis de nombreuses années, poursuit son travail de superposition des textures et des techniques mixtes.

Les compositions de Jean Villard ont pour fil rouge le motif du mur. Du rez de la galerie jusqu'à sa cime, l'image de la brique est reconnaissable, évidente ou suggérée. Selon le traitement, les parois évoquent une fois un intérieur de loft, d'autres un mur extérieur portant les stigmates de l'usure. Balafrées, écorchées de rouille ou crépies à la chaux, sur certaines d'entre elles on relève l'incrustation de coupures de presse… Sortes de vestiges typographiques à l'épreuve du temps, bribes de sens ou piqûres de réel, ces fragments rappellent les affiches mutilées qui hantent les façades abandonnées.

Dans cet entremêlement de matières où apparaissent perspectives et effets de profondeurs, les reliefs naissent et donnent corps à des intérieurs désertés. Des espaces construits où seuls quelques éléments de mobilier insinuent une présence. Illusion, représentation dans la représentation, le peintre applique une stratégie de mise en abîme qui se révèle petit à petit.

Silencieuses et urbaines, les atmosphères qui se dégagent de certains tableaux rappellent de loin celle d'Edward Hopper.

Parfois apparaissent des figures humaines qui souvent semblent échapper à la gravité, à l'instar de la toile intitulée «Sta. M Beach» dans laquelle on reconnaît le plus volontiers les inspirations pop art de l'artiste.

Superposition, volonté de matérialité, Jean Villard façonne couche après couche sa vision d'une réalité stratifiée et colmatée, délivrant ainsi une interprétation matérielle de sa pensée.

Hauterive, Galerie 2016, jusqu'au 3 avril

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