C'est un roman poignant sur la violence silencieuse du monde du travail, à travers deux personnages qui ne se connaissent pas et qui ne se rencontreront pas, mais qui luttent pour ne pas sombrer. A lire absolument! Chaque jour, Mathilde prend la ligne 9, puis la ligne 1, puis le RER D jusqu'au Vert-de-Maisons. Chaque jour, elle effectue les mêmes gestes, monte dans les mêmes trains. Chaque jour, elle pointe, à la même heure, dans une entreprise où on ne l'attend plus. Car depuis quelques mois, sans que rien n'ait été dit, Mathilde n'a plus rien à faire. Alors, elle laisse couler les heures. Ces heures dont elle ne parle pas, qu'elle cache à ses amis, à sa famille, ces heures dont elle a honte.
Thibault travaille pour les Urgences médicales de Paris. Chaque jour, il monte dans sa voiture, se rend aux adresses que le standard lui indique. Chaque jour, des gens l'attendent qui, parfois, ne verront que lui. Mathilde et Thibault ne sont que deux silhouettes parmi des millions. Autour d'eux, la ville se presse, se tend, jamais ne s'arrête. Autour d'eux s'agite un monde privé de douceur. Au cur d'une ville sans cesse en mouvement, où l'on risque de se perdre sans bruit.
«Les heures souterraines»
Delphine de Vigan
JC Lattès
300 pages