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Les convoyeurs chantent, la caravane passe

14 avr. 2011, 11:12

Invitée de marque de l'édition 2011 des Visions du Réel de Nyon qui a pris fin hier soir, la réalisatrice brésilienne Marília Rocha fait ce soir un crochet par Neuchâtel pour présenter «Aboio» dans le cadre du ciné-club des étudiants de l'Institut d'ethnologie.

De l'avis de Luciano Barisone, nouveau visionnaire en chef de la manifestation nyonnaise, cette jeune cinéaste incarne à merveille la vitalité actuelle du cinéma dit documentaire, lieu de toutes les expériences, de tous les possibles. Née en 1978, à Belo Horizonte, Marília Rocha est une parfaite autodidacte, cofondatrice du réseau Teia, un collectif qui prône une totale liberté de création.

L'appel du bétail

Tourné en 2005, dans les vastes espaces déshérités du Sertão, chers au regretté Glauber Rocha (1938-1981) fondateur du cinéma novo, «Aboio» constitue son premier film. Primé dans maints festivals internationaux, celui-ci constitue déjà un exemple achevé d'une démarche qui privilégie le pur événement à un discours préétabli à la Flaherty (pionnier du cinéma documentaire qui accola à Nanouk l'esquimau sa nostalgie de la vie primitive), se fondant littéralement dans le regard des protagonistes que la réalisatrice a choisi d'accompagner.

«Aboio» («l'appel du bétail») désigne un chant ancestral et improvisé, utilisé par les vachers du Sertão pour communiquer avec leurs troupeaux. Conscients de pérenniser une tradition en voie de disparition, les convoyeurs chantent parfois avec une solennité à la raideur révélatrice. Alternant le noir et blanc (filmé en «vieux» Super 8) et la couleur numérique, la réalisatrice a réussi à recréer une véritable poétique du temps. Fascinant!


Neuchâtel
Musée d'ethnographie, auditoire, ce soir à 20h15: «Aboio», film de Marília Rocha, Brésil (2005),
www.men.ch

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