Un minuteur, sa voix, et c’est tout. Nul besoin, pour l’acteur genevois Pierre Mifsud, de s’encombrer d’artifices supplémentaires pour se mettre le public dans sa poche. Si ce n’est un savoir extensible et touffu. Imaginé par le metteur en scène lausannois François Gremaud, le cycle des «Conférences de choses» compte neuf épisodes de moins d’une heure, mais pourrait se décliner à l’infini.
En 53,33 minutes, le comédien, dans la peau d’un conférencier loufoque, égrène les thématiques, les «choses», avec une agilité déconcertante et plonge le spectateur dans un grand bain de connaissances aléatoires. De la première femme d’Adam, Lilith, à la condition féminine, puis au droit de vote et aux bisons, cet équilibriste de la pensée enchaîne les sujets en jouant sur leurs interconnexions, parfois les plus éloignées et inimaginables.
Le vertige de la connaissance
Une performance incohérente? Pas du tout. S’il flirte avec l’absurde, le comédien ne l’atteint jamais....