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Les choses de la vie avec Léa Cohen

25 févr. 2010, 11:49

En passant par les librairies du canton, on découvre, au rayon nouveauté, un roman de Léa Cohen «Das Calderon Imperium» traduit en allemand à Vienne où les éditions Paul Zsolnay ont acheté les droits. Aussi à l'aise en musicologie qu'en diplomatie et en lettres, Léa Cohen a écrit, en bulgare, une dizaine de romans, dont plusieurs à La Chaux-de-Fonds où elle réside.

«Ce qui m'a donné l'idée d'aborder l'empire Calderon», dit Léa Cohen, «c'est l'histoire d'une des plus grandes fortunes érigée avant la Seconde Guerre mondiale par un industriel et banquier bulgare et qui a disparu comme le «Titanic». Il ne reste plus rien, sur le territoire bulgare, de la richesse de Jules Calderon, tout a été mis en lieu sûr, via Chypre, dans une banque américaine.»

Durant plus de quarante ans les services secrets de trois Etats tenteront de retrouver la fortune de Jules Calderon asphyxié dans son garage, tandis que son secrétaire disparaît sans laisser de traces.

Traité comme un thriller le roman repose sur des faits réels, là où les poursuivis deviennent des poursuivants. Trois femmes, un homme, se croisent, s'éloignent, selon les vicissitudes de la vie. Construit à la manière d'un puzzle, entre amour et argent, l'ouvrage brasse tout un pan de l'histoire non seulement bulgare mais encore européenne de la Deuxième Guerre mondiale à la fin du 20e siècle. La version française est attendue en 2011.

Avant d'être en poste à Berne, Léa Cohen a été de 1990 à 1996, ambassadrice de Bulgarie à Bruxelles auprès de l'Union européenne, de l'Otan et de la Belgique. Devenue Suissesse par mariage Léa Cohen Augsburger partage son temps entre la Suisse et Sofia. «Mon laboratoire littéraire est à La Chaux-de-Fonds» précise-t-elle, où elle a écrit quatre romans et créé «Ardente» association d'échanges culturels entre la Suisse et la Bulgarie.

Musicologue, elle a publié «La brève éternité d'Alma M.» ainsi qu'une monographie de Paul Hindemith. Ses romans ont été édités en Bulgarie. La plupart lient le destin d'artistes dans l'histoire des anciens pays communistes, vus par l'Intelligentzia. «L'artiste est la corde sensible de la société, il est vulnérable.» Sous des intrigues diverses la femme est souvent le mobile de l'action.

Son dernier ouvrage «Le surveillant des sons» est en cours d'adaptation au cinéma. Mais Léa Cohen Augsburger a déjà repris la route avec un nouveau roman «Piano», incursion dans les grands mouvements de l'histoire.

«Das Calderon Imperium» 382 pages. Ed. Paul Zsolnay, Vienne

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