Jean-Luc Godard aura 80 ans vendredi. Figure emblématique de la Nouvelle Vague, le cinéaste franco-suisse a récemment obtenu un Oscar pour l'ensemble de son uvre. Il vient aussi d'être rattrapé par les autorités fiscales helvétiques. Etabli à Rolle depuis 35 ans, le réalisateur devra payer des impôts en Suisse dès 2011. «Je ne trouve pas ça normal puisque je suis fiscalisé en France déjà», commente-t-il dans un entretien dont un extrait doit être diffusé ce soir par la TSR lors du «19:30». Il ajoute en riant: «C'est normal que les Suisses m'aient un peu trahi là-dessus et que d'autres Suisses m'aident à supporter le prix de cette trahison». Il fait allusion au chèque de 40 000 francs du Grand Prix du design 2010 de la Confédération remis mardi et dont il est un des lauréats. Il affirme n'avoir pas de prévoyance vieillesse. Interrogé par la «SonntagsZeitung», le cinéaste souligne aussi: «Je tiens à rester un Suisse de l'étranger en Suisse. Et un Français de l'étranger en France». Honoré en novembre d'un Oscar pour sa carrière, il ne s'est pas déplacé à Los Angeles pour recevoir sa statuette. «Oh, on ne peut pas dire que cette distinction fasse mal. Elle m'aidera même, peut-être, quand je voudrai engager une star américaine», dit-il à l'hebdomadaire. L'attribution de cet Oscar a déclenché une controverse aux Etats-Unis. Certains journaux ont accusé le cinéaste d'antisémitisme pour des prises de positions propalestiniennes.
Jean-Luc Godard a signé une uvre foisonnante. Grosso modo, il a tourné ou participé à près de 140 films et vidéos. Parmi ses longs métrages les plus connus figurent «A bout de souffle» (1959), «Le Mépris» (1963), «Pierrot le Fou» (1965), «Sauve qui peut (la vie)» en 1980 ou les huit épisodes des «Histoire(s) du cinéma» (1988-1998). /ats
La Télévision suisse romande diffusera «Film Socialisme» sur TSR1 le 7 décembre (23h30)