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Le temps figé de Nicola Marcone

26 janv. 2011, 11:37

Des constellations de silence aux apparences immobiles, où tout semble arrêté, mais où tout inexorablement poursuit sa marche, malgré un désir et un espoir déments de voir le temps se figer. Ainsi semblent se définir les délicates peintures à l'huile de l'artiste neuchâtelois Nicola Marcone, exposées à la galerie 2016 à Hauterive. Un art qui transcende le classicisme rigoureux de la nature morte pour en proposer une autre vision, personnelle et unique en son genre.

Sans jamais renier ses pensées, Nicola Marcone crée un monde inédit en adéquation avec les idées qui peuplent son imagination. L'artiste neuchâtelois excelle dans la mise en scène de l'immobilité - de l'objet et du temps -, dans laquelle le sujet semble figé, en attente, dans un décor insoluble et irréel, créant un étrange sentiment d'inachèvement.

Presque insaisissables par les mots, ses toiles révèlent des histoires que seules les images ou les rêves semblent capables de raconter. Toute son œuvre converge vers la construction d'une image rêvée, suspendue dans le temps. En virtuose du traitement de la lumière, il offre à chacune de ses compositions une lumière diffuse et artificielle qui laisse entrer le spectateur dans un «espace-temps» figé, comme dans son œuvre «La grande muette» où figure une horloge sans aiguilles.

Nicola Marcone semble dépeindre la nostalgie d'un monde humaniste, dénonçant la superficialité de la culture actuelle, saturée d'images et de discours, ainsi que son effarant manque d'authenticité. «Il faut apprendre à être simples, se répéter, être seuls, s'ennuyer, contempler les choses mille fois vues et en redécouvrir enfin l'importance pour nous», écrit l'artiste.

Ainsi ses représentations sont souvent fondées sur la vision d'objets modestes qui appartiennent à notre quotidien, des objets usuels, défraîchis par le temps, qui plongent le spectateur dans l'univers de la nostalgie, dans les incertitudes de sa mémoire. Rêve ou souvenir, les choses ne sont plus tout à fait claires, mais ces teintes aux nuances diaphanes nous enlèvent à la peine de nos réalités trop incertaines. Une vision unique et personnelle d'un peintre qui nous rappelle que l'essentiel n'est pas le plus spectaculaire!

Hauterive, Galerie 2016, jusqu'au 27 février

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