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Le sel pour le sel, ou les saveurs originales d'un théâtre sans paroles

14 sept. 2011, 11:20

A l'occasion de ses quarante ans, le théâtre de la Poudrière se remplit de sel, de ce sel qui préserve et qui éloigne le mauvais sort. Mis en scène par Yves Baudin, «La Mécanique du sel» exploite toutes les formes de théâtre possibles, sauf l'approche classique. C'est du théâtre d'objets, avec des sculptures de bois qui ne cessent de se transformer. C'est du théâtre de marionnettes, avec de grandes poupées sans visage, blanches comme sel. C'est enfin du théâtre de mouvement, qui tourne souvent à la danse sous la direction de la chorégraphe Joëlle Bouvier. Comme une poignée de sel, la création de la Poudrière ne se laisse pas facilement saisir. Est-ce un récit? Non, mais une série d'épisodes évocateurs qui cristallisent des scènes de vie humaine: dispute, amour, perte… Y a-t-il un sujet? Non, mais un condiment en guise de thème, le sel. Et cette mine de saveurs est exploitée symboliquement et surtout visuellement. Sel-neige, sel-sable, écriture-sel: il existe une beauté granuleuse et scintillante du sel que la Poudrière a le mérite d'avoir découverte, ou inventée.

Certes, la légèreté du contenu donne l'impression que «La mécanique du sel» est un assaisonnement sans plat. Mais que d'images travaillées, que de mouvements gracieux, que de tableaux originaux dans ce spectacle sans paroles! Avec peu de moyens, avec peu de comédiens, Joëlle Bouvier et la Poudrière jouent sur la métamorphose des corps et des objets, réussissent à animer les matériaux et à produire une forme d'illusion poétique impressionnante de simplicité. Mêlée de bruits, la musique de l'Ensemble Rayé lie les scènes et contribue à structurer cette surprenante cuisine artistique.

Neuchâtel, théâtre de la Poudrière, jusqu'au 18 septembre: je-sa 20h30, di 17h

 

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