Comme la pizza et le bel canto, le roman-photo est une invention italienne. Au début, il se dégustait sur place. Après-guerre (celle de 1940), la foule romaine, le peuple napolitain se précipitaient sur «Boléro» ou «Grand Hôtel». En France, il fallut attendre 1947 pour que l’éditeur Cino Del Duca lance «Nous deux». «Nous deux»! On croyait le titre oublié dans des archives: il tire encore aujourd’hui à 250 000 exemplaires. Le roman-photo s’exporte, mais pas partout. Les pays nordiques, les Etats-Unis ne lui valent rien. Il lui faut des climats ensoleillés. Il fleurit en Espagne, en Amérique du Sud. Il y en a même eu à Cuba. Qui n’a pas lu les aventures de «Julito el pescador» a manqué quelque chose, ne serait-ce que cette image où un radeau arbore sur sa voile le slogan: «Abajo el imperialismo».
A l’eau de rose
Le romantisme n’a pas de frontière. Le kitsch...