De l’acryl étiré à la spatule formant des aplats ou des traits de matière, des visages archétypiques, noyés dans un décorum entre symboles et organes, nous voici pénétrant le monde restructuré par la peinture de Juan Martinez (né en 1946) pour sa deuxième exposition à Numaga.
Attaché à dénoncer la mécanique de violence sur laquelle se construisent les rapports entre humains et les formes de société, il nous livre ici une vision expurgée des signes de cet instinct mortifère.
Sublimée par une poésie ou plutôt une philosophie construite autour d’objets-clés, comme ces allumettes consumées ou prêtes à allumer un bûcher, cette violence se transforme en support pour la construction d’une autre identité, individuelle ou sociale. Ce faisant, elle devient moteur de création. Une création intranquille, forcément, car parcourue de questionnements sur le rôle dévolu à l’artiste.
La quête de l’autre comme de soi devient alors une évidence dans ses travaux,...