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Le mécano manichéen en 3D

29 juin 2011, 15:14

Après avoir conçu sous la houlette du producteur Jerry Bruckheimer des superproductions pétaradantes comme «Armageddon» (1998) ou «Pearl Harbor» (2001), le cinéaste américain Michael Bay a fait appel aux bons soins de Steven Spielberg pour poursuivre sa carrière assourdissante. A la surprise générale, ce compagnonnage lui a d'abord permis de réaliser en 2005 une fable pertinente sur la misère morale du clonage («The Island»), avant de retrouver tout son sang-froid et se lancer dès 2007 dans l'usinage en série des «Transformers».

Pour le simple pékin qui aurait miraculeusement échappé à ces films de destruction massive, rappelons que cette saga oppose deux groupes de robots antagonistes qui prennent la Terre comme terrain de jeu. Les uns sont plutôt gentils (les Autobots), les autres, terriblement méchants (les Decepticons). Faisant honneur à leur sobriquet, tous font preuve d'un mimétisme redoutable, en prenant la forme de nos plus belles réussites mécaniques. De manière à ce que le spectateur fasse la différence, les Autobots exercent leurs talents transformistes sur des biens de consommation pacifiques (bagnoles et camions), alors que les Decepticons optent pour de vilains véhicules de guerre (tanks, hélicoptères et bombardiers). Confrontée à ce mécano manichéen, l'humanité assiste, impuissante, à un affrontement titanesque…

Le niveau zéro atteint

Sur le plan du scénario, il n'y a aucun souci à se faire, le produit atteint brillamment le niveau zéro de l'écriture. Après un numéro deux diantrement militariste («La revanche»), qui s'en prenait au passage au simple civil Obama accusé de vouloir régenter le monde, le troisième volet respecte la tradition avec un argument mince comme du papier à cigarettes et des métamorphoses spectaculaires en veux-tu en voilà, rehaussées par une mise en relief impressionnante assurée par l'équipe qui avait officié sur le tournage de, «Avatar», autre monument (plus subtilement) va- t-en-guerre.

L'entrée en matière est un poil humoristique: contrairement à ce que la propagande nous a seriné pendant des décennies, le 21 juillet 1969, Neil Armstrong n'a pas posé le premier pas de l'homme sur la Lune dans une solitude inouïe, pour faire date dans l'histoire étasunienne, mais dans le secret dessein de confirmer une présence extraterrestre signalée par les radars de la Nasa. Après ce (bref) morceau de bravoure sarcastique, le film sombre dans une routine répétitive, avant de nous gratifier d'un affrontement final dans un Chicago en ruine qui peut faire parfois illusion. Signalons encore que Megan Fox n'est plus de l'aventure, remplacée par un autre mannequin formaté comme il faut. Pas de panique, Shia LaBeouf promène toujours son profil boudeur de sauveur du monde incompris, et John Turturro cachetonne avec un cynisme redoublé.

Réalisé par Michael Bay
Avec Shia LaBeouf, John Malkovich, Rosie Huntington-Whiteley...

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