Une œuvre de Duras qui fait sourire, voire même franchement rire? A l’affiche au théâtre du Passage, «Les eaux et forêts» se profile, effectivement, comme une pièce joyeusement absurde, tout en restant arrimée à un incident banal, comme il en surgit au détour du quotidien.
Vision apocalyptique
Sur un passage clouté, un passant se fait mordre par le petit chien de Marguerite Victoire Sénéchal. Le ton monte; une autre femme, témoin de la scène, s’en mêle. Hachée par les aboiements du roquet, la discussion s’anime et prend des proportions insoupçonnées. L’incident anodin se mue en catastrophe nationale: les trois protagonistes ne vont-ils pas jusqu’à imaginer un Paris contaminé par la rage et finalement rayé de la carte? Et les personnages de dériver, ensuite, vers leur vie conjugale, leur intimité, leurs secrets... Mythomanie et fantasmes lèvent peu à peu le voile sur la complexité de leurs existences.
Décor parisien
Cette «sur-comédie»,...