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Le "hand spinner", un jouet censé calmer et qui pourtant fâche les professeurs

Le "hand spinner" est depuis quelques semaines la star des cours de récréation à travers le monde. Mais ce jouet, à l'origine destiné aux enfants autistes et censé calmer, met en rogne les enseignants qui doivent composer avec ce petit objet.

25 mai 2017, 10:18
Cette nouvelle mode pourrait disparaître en quelques mois, aussi subitement qu'elle a commencé. Mais elle n'en sème pas moins la zizanie dans les écoles.

Les petites toupies à deux ou trois branches se sont répandues comme une traînée de poudre dans les écoles. Mais deux mois après l'apparition des "hand spinners", de nombreux enseignants des deux côtés de l'Atlantique en ont assez et bannissent ces jouets pourtant censés calmer les nerfs.

Vendus pour quelques dollars, les "hand spinners", ou "fidget spinners", sont la vedette surprise de ce printemps, explique Frédérique Tutt, expert du marché du jouet pour le cabinet international NPD Group. Les Etats-Unis mais aussi, depuis la fin avril, tous les pays d'Europe, "sont touchés par cette folie tournante", dit-elle.

 

 

Cette nouvelle mode pourrait disparaître en quelques mois, aussi subitement qu'elle a commencé. Mais elle n'en sème pas moins la zizanie dans les écoles, où elle a relancé le débat sur les problèmes de concentration des enfants.

"Les spinners sont arrivés de nulle part: tout à coup, tous les enfants semblaient en avoir un, et disaient, "ça m'aide à me calmer", raconte Meredith Daly, enseignante de 6e dans une école publique de la banlieue de Phoenix, dans l'Arizona. "Au début, je ne savais pas quoi penser".

Les spinners avaient notamment le mérite d'être silencieux, dit-elle, un soulagement après des mois de "bottle flip", un exercice consistant à lancer une bouteille d'eau en essayant de la faire retomber droite, qui faisait un malheur en début d'année scolaire.

 

 

Privé de tablette

Mais rapidement, dit cette enseignante, "les enfants en classe ne quittaient plus des yeux leur toupie ou celles de leur voisin", rendant tout apprentissage impossible. Alors, avec d'autres professeurs, "on a tous décidé qu'ils ne pourraient plus les sortir du sac pendant les cours".

Comme de nombreux enseignants américains qui expriment leur ras-le-bol des spinners sur Twitter, elle ne les tolère plus qu'à la demande expresse des parents. Ou lorsque le besoin est avéré, comme c'est le cas parfois pour les enfants présentant des troubles de l'attention, de l'hyperactivité ou certaines formes d'autisme.

 

 

D'autres écoles, aux Etats-Unis, en France ou en Angleterre, les ont carrément interdits, y compris pendant les récréations.

Au grand regret de certains enfants, comme Tom Wuestenberg, huit ans. Même s'il n'a aucune difficulté particulière, ce petit New-Yorkais d'origine belge dit que le spinner l'aide à travailler.

"Quand je n'ai plus envie de faire mon travail, je prends le spinner, je le fais tourner un petit peu, et ensuite je me remets à mes devoirs", dit-il.

Besoin de remuer

Aussi gênantes que soient pour eux ces toupies, beaucoup d'enseignants reconnaissent qu'un nombre grandissant d'enfants ont besoin de bouger ou de manipuler quelque chose pour mieux se concentrer.

Témoin que le besoin de cliquer sur un stylo ou de tapoter du pied est moins stigmatisé qu'autrefois, les boules à serrer ou les coussins qui permettent de remuer sur sa chaise se sont banalisées dans les écoles, dit Meredith Daly.

 

 

"Les gens, pas seulement les enfants, ont besoin de remuer, de réduire leur stress", souligne aussi Richard Gottlieb, du cabinet de consultants en jouets, Global Toy Experts. "C'est dommage d'interdire" les spinners, dit-il, car "les enfants d'aujourd'hui sont soumis à beaucoup de stress".

Tout le problème est de trouver quelque chose qui ne perturbe pas les cours.

"On pourrait sûrement gagner beaucoup d'argent si on arrivait à trouver un jouet efficace et silencieux avec lesquels les enfants joueraient en rédigeant une rédaction", dit Meredith Daly.

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