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Le film «Un prophète» décroche 9 prix lors de la remise des Césars

28 févr. 2010, 09:57

«Un prophète», le brillant film-choc sur l'univers carcéral signé par Jacques Audiard, a logiquement triomphé samedi soir aux 35e César. Déjà sacré à Cannes et dans la course aux Oscars à Hollywood, le film a raflé neuf prix, dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur.

Son jeune acteur Tahar Rahim, 28 ans, a réussi un doublé historique en empochant le prix du meilleur acteur et celui du meilleur espoir masculin. Cet haletant film noir le voit sous les traits de Malik El Djebena, sur lequel se referment les portes de la prison.

Illettré, sans famille, il est une page vierge où vont s'inscrire les codes brutaux de l'univers carcéral. S'adaptant remarquablement vite, il devient un vrai malfrat.

«Je remercie mes acteurs chéris», a déclaré le réalisateur Jacques Audiard avant de faire de la scène du théâtre du Châtelet une tribune politique.

«Il y a des gens qui demandent juste un titre de séjour. Ce serait bien que les pouvoirs les regardent mieux et acceptent de recevoir le collectif des cinéastes pour les sans-papiers», a-t-il lancé à l'adresse notamment du ministre de la Culture Frédéric Mitterrand, assis dans la salle.

Sang neuf

Treize fois nommé, «Un prophète» partait largement favori, quatre ans après le précédent triomphe d'Audiard aux César 2006. Son film «De battre mon coeur s'est arrêté» avec Romain Duris avait raflé huit statuettes, dont celles de meilleur film et du meilleur réalisateur.

Heureux du «privilège» d'avoir tourné deux films avec Jacques Audiard, Niels Arestrup, César du meilleur acteur dans un second rôle, a remercié le cinéaste pour tout ce sang neuf qu'il propose dans le cinéma français. «C'est important et réjouissant», a-t-il dit.

Lauréat du Grand prix à Cannes et en lice pour l'Oscar du meilleur film étranger décerné à Hollywood le 7 mars, ce polar a aussi été primé pour son scénario. La récompense est partagée entre Jacques Audiard et ses co-scénaristes Abdel Raouf Dafri, Nicolas Peufaillit et Thomas Bidegain. La photo, le montage, les décors d'«Un prophète» ont aussi été récompensés.

Avec 1,2 million de spectateurs dans les salles où il est sorti fin août, «Un prophète» a déjà remporté un vrai succès tant public que critique, accumulant les récompenses: Grand prix au dernier Festival de Cannes, Prix Louis-Delluc 2009, ou encore meilleur film au Festival de Londres.

«Gran Torino» couronné

A 54 ans, Isabelle Adjani a empoché son cinquième César de la meilleure actrice, qui «couronne peut-être le rôle le plus modeste de ma carrière, un film plutôt humble», a-t-elle lancé à propos de «La journée de la jupe» de Jean-Paul Lilienfeld. Elle y campe une prof de banlieue. Au bord des larmes, elle a embrassé sa mère «où qu'elle se trouve».

Du côté des nouveaux talents, Mélanie Thierry, 29 ans, a été sacrée meilleur espoir féminin tandis que l'auteur de BD Riad Sattouf recevait le prix du meilleur premier film avec les portraits d'adolescents de ses «Beaux gosses».

L'Américain Clint Eastwood a reçu le prix du meilleur film étranger avec «Gran Torino». En l'absence du réalisateur, c'est son fils, le musicien Kyle Eastwood, qui a reçu la statuette. Il est également l'auteur de la musique originale de «Gran Torino». /ats

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