Sous l'intitulé «Dancing in The Snow», l'ABC propose un cycle endiablé de quatre films qui sont liés de façon très diverse à la danse. A voir ou revoir en famille, l'inusable «Mary Poppins» (1964) de Robert Stevenson vaut surtout pour ses chorégraphies qui mêlent avec une virtuosité folle et sans aucune aide numérique acteurs et actrices en chair et en os et personnages de dessins animés, de quoi faire oublier le message moralisateur qui prévaut à cette production de ce cher Oncle Walt! «Top Hat» (sorti en France sous le titre «Le danseur du dessus») tourné en 1938 par le cinéaste américain Mark Sandrich constitue l'un des sommets de la comédie musicale, sans doute le film le plus abouti du tandem inégalable formé par Fred Astaire et Ginger Rogers, magnifié il est vrai par l'art tout en claquettes du chorégraphe Hermes Pan.
Deux documentaires apportent une touche de réel à ce programme bondissant où le rythme est roi. Dans «Bödälä - Dance The Rythm», la réalisatrice zurichoise Gitta Gsell filme des hommes et des femmes qui usent de leurs pieds comme d'un instrument de musique. Dans la vie de tous les jours, taper du pied est plutôt considéré comme un signe d'impatience, donné par celui ou celle qui ronge son frein.
Après avoir vu «Bödälä», le spectateur accordera à ce trait très humain une signification autrement profonde! «Les rêves dansants - sur les pas de Pina Bausch» des réalisateurs allemands Anne Linsel et Rainer Hoffmann constitue un document inestimable sur le processus créateur de la chorégraphe disparue en 2009, même si cette dernière n'apparaît que dans les dernières séquences du film. Répondant à une annonce affichée dans leur collège, des adolescents passent une année entière (2008) à reprendre et répéter «Kontakthof», la pièce qui a fait la célébrité de Bausch, se prêtant à un apprentissage sans égal des corps et des émotions Le cinéma danse à l'ABC, qu'on se le dise!