Culottes, gaines et jarretières exposées au château de Valangin nous en racontent de belles sur les dessous de l’histoire et ses diktats sociaux. Riche d’une remarquable collection d’habits des 18e, 19e et 20e siècles, le musée a puisé dans ses réserves près de 80 sous-vêtements, auxquels s’ajoutent des trésors du Musée de la mode d’Yverdon.
«On voit à quel point le corps de la femme a été soumis à des règles strictes pour correspondre à des idéaux de beauté», relève la conservatrice Camille Jéquier.
Mais ce n’était pas pour séduire, ni par souci d’hygiène que les dames se sont mises à porter des culottes dès les années 1850. Leurs crinolines étaient si volumineuses qu’elles ne pouvaient s’asseoir sans dévoiler leur intimité.
Et en 1914, les femmes adoptent le soutien-gorge, bien plus pratique que le corset, pour pouvoir remplacer les hommes partis au front. Il faut se faire une raison, la lingerie, devenue objet de fantasmes ou de revendications féministes, a d’abord été inventée pour des questions pratiques, désespérément pratiques.
Château de Valangin: du 1er mars au 31 octobre 2020, vernissage sa 29 février à 18h. Di 1er mars: 11h15, réouverture du château au son du canon de la Batterie 13; dès 12h, soupe au pois; dès 14h, démonstration de dentellières. Infos: http://chateau-de-valangin.ch
Un exemple de l’exubérance des années 1950: un ensemble rose saumon avec des frous-frous en dentelle, prêté par le Musée de la mode d’Yverdon-les-Bains. Photo: David Marchon.
Une crinoline et ses cerceaux qui servaient à donner une silhouette très ample aux femmes. Une pièce rare datant de 1850. Photo: David Marchon