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Le 11 septembre reste en arrière-plan

07 sept. 2011, 11:14

La poussière du 11 septembre 2001 n'en finit pas de retomber sur la littérature. Dans «Freedom», l'Américain Jonathan Franzen dresse ainsi un bilan très sombre de cette décennie. Une Amérique où tout s'effondre, famille, couple, amour, morale...

Ce roman-événement, best-seller aux Etats-Unis, suit l'itinéraire de la famille Berglund. Le 11 septembre reste en arrière-plan mais les errements politiques, militaires et diplomatiques qui ont suivi, le cynisme de la guerre en Irak, y occupent une large place, tout comme la planète en péril.

L'horreur de l'intérieur

Peu d'écrivains ont osé décrire l'horreur de l'intérieur: les avions, les incendies, la panique, les défenestrations... Et c'est un Français, Frédéric Beigbeder, qui a le premier voulu «raconter l'irracontable» dans «Windows on the World», en 2003.

«Le seul moyen de savoir ce qui s'est passé dans ce restaurant situé au 107e étage de la tour Nord du World Trade Center, le 11 septembre 2001 entre 08h30 et 10h29... c'est de l'inventer», expliquait-il.

«Nous sommes toujours le 11 septembre. Ce jour continue, avec son mystère, son instabilité, sa dynamique effroyable. N'espérons pas en prendre toute l'exacte mesure», affirme l'Anglais Martin Amis, qui publiait en 2007 «Le deuxième avion», regroupant articles, nouvelles et essais.

Traumatisme ou Djihad

Comme en écho, l'Américain Don DeLillo écrivait dans «Les ruines du futur» en novembre 2001: «Il y a quelque chose de vide dans le ciel. L'écrivain cherche à donner mémoire, tendresse et sens à tout cet espace hurlant».

En 2008, il retraçait dans le remarquable «L'homme qui tombe» l'errance d'un survivant traumatisé. La même année, «Terroriste» de John Updike, énorme succès aux Etats-Unis mais critiqué pour s'être mis dans la peau des islamistes, décrivait l'itinéraire d'Ahmad, jeune étudiant qui embrasse le Djihad.

Philip Roth, avec «Exit le fantôme», en 2009, faisait lui revivre Zuckerman, son personnage d'écrivain, de retour à New York chez un couple, parti comme lui là où «les avions bourrés de musulmans ne vous tombent pas sur la tête».

Paul Auster, qui a vu disparaître les tours depuis sa terrasse, imagine dans «Seul dans le noir» une Amérique qui n'aurait pas connu le 11 septembre «le jour le plus long et le plus effroyable de ma vie». Mais la guerre civile y fait rage. Les attentats fournissaient aussi la chute de son roman «Brooklyn Follies» (2008).

C'est aussi sur ce jour fatidique que s'achèvent «Les enfants de l'empereur» de Claire Messud, Américaine de père français, qui suit trois trentenaires dans le milieu intello-branché de New York.

«La belle vie», superbe roman de Jay McInerney en 2007, commence par un dîner le 10 septembre 2011. Le lendemain, ses héros sont plongés dans l'enfer. Puis tentent d'oublier.

Le roman vertigineux de l'Irlandais Colum McCann, «Et que le vaste monde poursuive sa course folle» (2009), ouvre sur l'exploit d'un funambule français qui dansa entre les tours jumelles en 1974, métaphore prémonitoire.

Acerbe

Les attentats ne sont jamais cités mais tout y renvoie. L'auteur, dont le beau-père se trouvait dans une des tours, a vécu le drame de près.

Enfin, une fois n'est pas coutume, dans un roman acerbe de l'Américain Ken Kalfus, «Un désordre américain» (2006), le 11 septembre apparaît comme une aubaine pour un couple qui se hait et espère que l'autre a péri dans les attentats...

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