L'écrivaine hongroise, Neuchâteloise d'adoption, Agota Kristof est l'une des lauréats du Prix Kossuth 2011, la plus importante récompense de l'Etat hongrois pour les arts et la science. L'artiste d'origine magyare avait fui son pays en 1956, après la répression du soulèvement de Budapest.
Agota Kristof a été récompensée pour l'ensemble de son uvre, qui reflète son imagination, son style, sa langue et ses nombreuses traductions, a rapporté jeudi l'agence Adnkronos.
L'écrivaine s'est dite «très heureuse» de ce prix. «Ce fut un grand honneur pour moi quand mes livres ont commencé à être traduits en hongrois. Mais je n'aurais jamais pensé qu'ils suscitent une telle attention», a-t-elle déclaré aux médias hongrois, citée par l'agence Adnkronos.
Titulaire de nombreux prix littéraires, publiée en 37 langues, Agota Kristof commence d'écrire en français - principalement des pièces de théâtre - au début des années 1970. En 1986, elle connaîtra une célébrité mondiale immédiate après la parution de son roman «Le Grand Cahier» en 1986.
Le cinéaste magyar Janos Szasz travaille actuellement à une adaptation cinématographique de cet ouvrage. «C'est une des choses les plus belles qui me soit arrivé récemment. Szasz me plaît beaucoup, ses films sont très forts et je suis certaine qu'il ne trahira pas mon livre», a assuré l'écrivaine.
L'uvre d'Agota Kristof se compose de fictions narratives, de pièces de théâtre et de poèmes. Ses écrits fortement inspirés par l'exil sont rédigés dans un style minimaliste extrême. Ils traduisent une perception du monde dépourvue de sentimentalisme, où transparaît un nihilisme noir et implacable. /ats