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La vie en petits cristaux

08 sept. 2011, 10:39

Le sel pouvait-il donner matière à spectacle? Le théâtre de la Poudrière, qui fête ses 40 années d'existence, a répondu par l'affirmative. Il a élaboré sa nouvelle création à partir de ces petits cristaux tout à la fois exhausteurs de goût, agents conservateurs ou mauvaises graines assoiffeuses... Mais vouloir travailler autour du sel était une chose, tracer un chemin pour développer ce travail une - toute - autre. «Le sel, c'est à la fois tout et rien!», s'exclame la chorégraphe Joëlle Bouvier, qui pour ce spectacle s'est totalement intégrée à l'équipe de «la Poudre».

«Il a fallu trouver un point d'ancrage», reconnaît Yves Baudin, concepteur et metteur en scène de «La mécanique du sel», dévoilée dès jeudi prochain à Neuchâtel. L'être humain étant, selon la métaphore, le sel de la terre, le sel pouvait devenir, à son tour, un miroir, une image de l'être humain. «Il n'est question que de saisir la vie dans ce spectacle!» D'en extraire des attitudes, les nôtres, des attentes, des sentiments... Tout un travail d'écriture non verbale, qui poursuit la trajectoire dessinée par la Poudrière avec «La populace villageoise tremble d'effroi», sa création précédente.

La contamination du sel

Rouage, au même titre que les comédiens, les objets, la musique, de cette «mécanique du sel», la marionnette a fait son retour sur le plateau. Où il n'est question, également, que de faire naître des images, des émotions, des mosaïques de petites histoires, en jouant sur les pouvoirs d'incarnation, d'abstraction et de symbolisation de tous les éléments scéniques... «Nous explorons ces trois facettes, ces trois perspectives. Le sel apparaîtra lui aussi tantôt comme une matière, tantôt de façon plus abstraite, qui serait comme le squelette ou l'essence de la chose, tantôt comme une image symbolique».

Au fil de ce nouveau voyage, tout s'est finalement mis en adéquation avec le petit grain immaculé. La construction même du spectacle, en séquences, qui telles des cristaux «s'articulent les unes avec les autres». La scénographie, de blanc vêtue, en contraste avec le noir.

«L'univers de 'La populace villageoise'était bien plus foisonnant, en raison de sa thématique même: beaucoup de choses peuvent provoquer la peur. Ici, nous sommes allés vers l'épure totale». De concert, Yves Baudin et Joëlle Bouvier évoquent des objets tout simples, comme peuvent l'être des morceaux de bois; une grande sobriété de moyens. L'impact visuel de certaines images, très spectaculaires, n'en sera pas amoindri pour autant, annonce Joëlle Bouvier. Et de mentionner, à titre d'exemple, les arbres conçus par Pierre Gattoni: «Esthétiquement, ça en jette!»

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