Le nouveau système de mesure des audiences TV de Mediapulse montre que les Suisses sont toujours plus nombreux à regarder la télévision en différé. Lancé début 2013, ce système de mesure a cependant connu des ratés à l'allumage, a reconnu mardi Mediapulse lors de sa conférence de presse annuelle à Berne.
"Notre nouveau système de mesure de l'audience TV a connu des débuts difficiles", a admis Urs Zeier, membre de la direction de Mediapulse. Des erreurs techniques ont ainsi perturbé le traitement des données dès les premiers jours, retardant leur validation de plusieurs semaines. Ces problèmes techniques sont "une maladie d'enfant en passe d'être guérie", a-t-il assuré.
De plus, les données des audiences TV ont fait l'objet d'une controverse, les télévisions régionales se sentant défavorisées par la nouvelle méthode de mesure. Un litige juridique a ainsi bloqué pendant plusieurs mois la publication de ces données. Le Tribunal administratif fédéral avait finalement débouté en juillet de l'année passée la chaîne privée alémanique 3+, qui réclamait l'interdiction de la publication de ces données.
Essor de la TV en différé
Pour la première fois, des informations détaillées sur la consommation de télévision en différé étaient donc disponibles. Les chiffres montrent que de plus en plus de foyers utilisent cette possibilité, qui représente désormais en moyenne 6 à 7% de l'audience totale, a annoncé Manuel Dähler, membre de la direction.
Regarder la télévision sur Internet est en outre une alternative "particulièrement appréciée dans les foyers avec enfants en bas âge et accès à la télévision sur Internet (IPTV)", a-t-il précisé. La part de consommation de télévision en différé s'élève en effet à environ 20% chez les jeunes. Sans surprise, ce sont avant tout les séries ainsi que les émissions pour enfants ou jeunes qui sont regardées de cette façon.
Pour rappel, Mediapulse annonçait une baisse globale de la consommation d'émissions télévisées en 2013 par rapport à 2012. Les Romands ont regardé la télévision en moyenne durant 141,5 minutes par jour, les Alémaniques pendant 129 minutes et les Tessinois pendant 166 minutes.
Streaming radio encore modeste
Depuis 2013, Mediapulse a également élargi la possibilité de mesurer l'écoute des émissions de radio au flux direct sur Internet (live streaming). Cet élargissement permet désormais de mesurer tous les canaux de diffusion des programmes radio. "La consommation de radio sur Internet est encore relativement insignifiante, mais l'évolution prochaine du paysage radiophonique rend cette mesure nécessaire", a précisé M. Dähler.
Cette nouvelle mesure n'a pour l'instant en effet pas permis de constater une croissance de son usage comparable à la télévision en différé. "Les séquences d'utilisation étant plus brèves, les chiffres de l'utilisation totale de la radio n'ont que faiblement augmenté", selon Mediapulse.
D'après le baromètre du groupe, les Alémaniques sont les plus gros consommateurs de radio, avec 109 minutes en moyenne par jour, devant les Tessinois avec 104 minutes. Les Romands sont largement derrière, avec 89 minutes par jour.
Bénéfice en baisse
Le groupe a également présenté ses résultats pour l'exercice 2013. "Les difficultés rencontrées durant les huit premiers mois ont eu un effet indéniable sur les finances", a déclaré Urs Zeiner.
Mediapulse a ainsi réalisé un bénéfice de 273'000 francs, clairement inférieur à celui de l'année précédente, qui se montait à 706'000 francs. Les provisions pour de futurs investissements s'inscrivent donc aussi à la baisse, selon le groupe.