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La société iranienne, de l'intérieur

08 juin 2011, 11:39

Après «A propos d'Elly» (2009), le réalisateur iranien Asghar Farhadi livre un nouveau portrait de l'Iran: «Nader & Simin - Une séparation» est un drame familial qui aborde à la fois les questions de la justice, de la religion et des classes sociales. Dûment récompensé à Berlin en 2011 par l'Ours d'or et l'Ours d'argent décerné à l'ensemble de ses acteurs, ce film décrit les pulsations de la vie à Téhéran avec une densité exceptionnelle, librement et en dépit de la censure.

Décidée à s'expatrier dans l'espoir d'un meilleur avenir pour sa fille, Simin choisit de divorcer de Nader, son mari qui ne veut pas partir et abandonner son père atteint d'Alzheimer. Pour s'occuper de lui, Nader engage une jeune femme dévote et enceinte. Las, celle-ci perd son enfant et Nader se retrouve au tribunal… Extrêmement documenté, le film s'introduit ainsi dans les bureaux surpeuplés de la justice iranienne, auprès de juges qui délivrent leurs condamnations dans l'heure.

Par le biais d'une mise en scène qui joue avec les fenêtres et les reflets pour exprimer la séparation des êtres et faire apparaître leurs multiples facettes, Asghar Farhadi fait monter la tension, d'autant plus qu'il s'abstient lui-même de tout jugement. Confrontant ses personnages issus de milieux défavorisés et de la classe moyenne, le cinéaste dissèque la faille qui sépare la société iranienne. Les uns, attachés à leurs traditions, sont forcés d'obtenir le consentement de leurs guides religieux et n'ont plus de libre arbitre. Les autres, aspirant à la «modernité» à l'occidentale, sont contraints de mentir pour s'en sortir. En filigrane se dessine alors l'oppression de la dictature religieuse…

D'Asghar Farhadi, avec Leila Hatami, Peyman Moadi, Sareh Bayat, Sarina Farhadi...

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