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La noblesse et la blancheur d'une fleur salie par les angoisses de vies urbaines

06 sept. 2011, 11:41

Le spectacle de danse contemporaine «Edelweiss Tuning» est en cours de création et sera présenté au public dès jeudi à Neuchâtel, Le Noirmont et La Chaux-de-Fonds. Réalisée par la Cie Leoki et le collectif de la Bouillie d'Heidi, cette création décline, dans un cadre musical et vidéographique pesant, le thème de la frustration du corps. Elle a par ailleurs pour particularité d'intégrer des éléments sonores des villes où le spectacle est joué.

«L'idée de départ, c'était de montrer la liberté ou la non-liberté de mouvement, imposée par soi-même ou le regard des autres», évoque Eléonore Richard, danseuse et chorégraphe chaux-de-fonnière. «On a tous des choses qu'on s'interdit de faire, des handicaps plus ou moins graves. On a par exemple fait l'expérience de marcher très lentement dans les rues d'ici. C'est incroyable le nombre de remarques que l'on a eues.»

Sur scène, la danseuse est accompagnée de Jana Jevtovic. Les deux jeunes femmes exécutent ensemble plusieurs hymnes à l'aliénation. Les corps bougent, mais collent au plancher; les visages sont tournés vers le sol, les bruns cheveux des danseuses couvrent leurs visages, mais l'envol est bloqué, le désir aliéné.

«Le titre, Edelweiss Tuning, se rapporte à notre corps, qui, noble et blanc comme cette fleur, peut s'altérer», explique Eléonore Richard. «Le «tuning, c'est ce qu'on peut faire sur notre corps pour lutter contre la crispation et la frustration.»

Musique atmosphérique

Dans leur lutte, les danseuses sont accompagnées par la musique du pianiste et compositeur Christophe Studer. Ce dernier, au moyen d'un Minimoog - synthétiseur monophonique en vogue dans les années 1970 -, d'un iPad, d'une basse et d'un clavier à ventilateur - un instrument unique qui mêle des sons d'accordéon et d'harmonica -, construit une atmosphère pesante, qui rappelle la lourdeur urbaine du groupe britannique Joy Division. «Ce sont des compositions instantanées, improvisées en fonction des scènes», détaille le musicien. La particularité des morceaux est d'intégrer des éléments sonores, captés dans les villes où se déroule le spectacle, afin d'entrer en résonance avec les lieux. Ainsi entend-on le signal émis par un bus de passage, des bribes de discussions, des pleurs de bébé... L'ambiance pesante, saturée, est renforcée par des vidéos projetées sur les murs, qui évoquent le blocage, l'enfermement.

Malgré tous ces éléments sombres, les concepteurs assurent que les gens ne sortiront pas du spectacle au fond du trou. Au contraire. «Je crois justement que ce spectacle permet aux gens de libérer des choses; c'est comme une séance de sauna», lâche Christophe Studer. «On essaie d'interpréter l'oppression sans pour autant que le spectateur se sente oppressé.»

«Comme un film asiatique»

Le musicien définit cette création comme très visuelle et atmosphérique. «C'est comme un film asiatique. Soit on croche complètement, soit on s'ennuie après cinq minutes et on lit le journal», dit-il. Et Eléonore Richard de nuancer, assurant que «le spectacle n'est pas léger, mais tout à fait accessible à tous.»

Ce projet, qui convoque différents moyens - la danse, la musique et la vidéo - pour décliner un même thème, celui du corps prisonnier, est né dans le cadre des festivités du Millénaire. C'est en effet en octobre 2009 qu'il l'emportait devant d'autres projets afin d'évoquer «Neuchâtel autrement».

Dates et lieux du spectacle:
Neuchâtel:
jeudi, vendredi, samedi et dimanche à la Maison du Concert.
Le Noirmont: samedi 17 et dimanche 18 septembre à l'ancienne église.
La-Chaux-de-Fonds: vendredi 23, samedi 24 et dimanche 25 septembre au Temple allemand.

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